Sur fond de pression internationale croissante sur Israël à propos de la question palestinienne, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas (Abou Mazen), envisage de prendre une mesure dramatique : déclarer unilatéralement la transformation de l’Autorité palestinienne en un État souverain.
Le dirigeant tient actuellement des consultations à ce sujet, et l’initiative pourrait être lancée lors de l’Assemblée générale de l’ONU prévue pour septembre prochain.
Selon le plan en discussion, la déclaration ne serait accompagnée d’aucune mesure diplomatique ou juridique complémentaire – elle prendrait la forme d’une simple déclaration unilatérale.
L’objectif principal : changer le statut de l’Autorité palestinienne, qui passerait d’un organe administratif issu des accords d’Oslo à une entité politique indépendante, sans nécessiter d’accord israélien ni de négociations.
Aucune décision définitive n’a encore été prise, mais il semble que la déclaration inclurait également la fixation des frontières que l’AP souhaite pour son futur État.
Cette démarche alors que plusieurs pays occidentaux, dont la France, le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie, pourraient officialiser une reconnaissance d'un Etat palestinien lors de l’Assemblée générale de l’ONU en septembre.
Cependant, une telle initiative pourrait être perçue comme une violation des accords d’Oslo, voire comme leur abandon de facto.
L’une des conséquences envisagées de cette déclaration, selon les récents propos d’Abou Mazen, serait la dissolution du Conseil législatif palestinien, institution inactive depuis plusieurs années.
Dans des entretiens privés, Abou Mazen se montre optimiste quant aux chances de réussite de cette initiative : « C’est plus proche que ce que vous pensez », aurait-il déclaré à ses interlocuteurs.
« D’ici trois à cinq ans, un État palestinien existera. »