Le fonds pétrolier norvégien, le plus important fonds souverain au monde avec 1 900 milliards de dollars d'actifs sous gestion, a annoncé lundi le retrait de ses investissements dans 11 entreprises israéliennes. Cette décision fait suite à une controverse publique majeure concernant les placements du fonds dans des sociétés israéliennes.
Le fonds, qui gère les revenus énergétiques de la Norvège, justifie sa décision par des "circonstances exceptionnelles". "La situation à Gaza est une grave crise humanitaire. Nous investissons dans des entreprises opérant dans un pays en guerre, et la situation en Cisjordanie et à Gaza est désastreuse dernièrement", a expliqué Nikolai Tangen, directeur de la société de gestion.
Une polémique déclenchée par un investissement militaire
La controverse a éclaté après que le journal norvégien Aftenposten a révélé la semaine dernière que le fonds détenait des parts dans l'entreprise israélienne Beit Shemesh Engines, spécialisée dans la fabrication de pièces pour moteurs d'avions de chasse. Tangen a confirmé cette information, admettant même que l'investissement avait été renforcé après le début de la guerre à Gaza.
Cette révélation a poussé le Premier ministre Jonas Gahr Støre à demander au ministre des Finances Jens Stoltenberg, ancien secrétaire général de l'OTAN, d'examiner la question.
Cette décision s'inscrit dans un contexte de détérioration continue des relations entre la Norvège et Israël depuis le début du conflit. En mai 2024, Oslo areconnu un État palestinien aux côtés de l'Espagne et de l'Irlande, aggravant les tensions diplomatiques.
Sur les 61 sociétés israéliennes dans lesquelles le fonds détient des participations, la plupart figurent dans l'indice de référence officiel. Seules les 11 entreprises "exceptionnelles", non incluses dans cet indice, font l'objet de cessions. "La semaine dernière, nous avons décidé de vendre tous les investissements dans les sociétés israéliennes ne figurant pas dans l'indice de référence, et nous le ferons dès que possible", a précisé la direction.
Ce n'est pas la première fois que le fonds norvégien se désengage d'entreprises israéliennes. En mai dernier, il avait déjà vendu ses parts dans Paz Energy après que le Conseil d'éthique a établi que cette société exploitait des infrastructures d'approvisionnement en carburant pour les implantations de Judée-Samarie. En décembre 2024, Bezeq avait subi le même sort pour des motifs similaires.