Le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, compte ajouter le Hamas à la liste noire des organisations et États ayant commis des violences sexuelles comme arme de guerre, selon un projet de rapport annuel distribué aux membres du Conseil de sécurité. Cette décision historique, qui intervient pour la première fois depuis les attaques du 7 octobre, se base sur les conclusions du "Projet Dina" de l'université Bar-Ilan, publié le mois dernier.
L'inscription du Hamas concernera tant les violences commises lors du massacre du 7 octobre que celles perpétrées contre les otages en captivité. Ce changement de position intervient avant un débat spécial sur les violences sexuelles dans les conflits, prévu le 19 août à New York.
L'année dernière, bien que le rapport annuel de l'ONU ait mentionné les violences sexuelles du 7 octobre - suite à la visite de Pramila Patten, sous-secrétaire générale chargée des violences sexuelles dans les conflits - le Hamas n'avait pas été inscrit sur la liste noire. L'organisation internationale justifiait alors cette omission par un manque d'informations suffisantes reliant directement le Hamas aux agressions signalées.
Dans le même souffle, dans une lettre adressée à l'ambassadeur israélien à l'ONU Danny Danon, le secrétaire général António Guterres a informé qu'Israël figurait sur la liste d'avertissement précédant une éventuelle inscription au rapport annuel de l'ONU sur les violences sexuelles dans les zones de conflit.
La raison invoquée : des "informations crédibles sur des violences sexuelles commises par les forces de sécurité israéliennes contre des Palestiniens dans plusieurs prisons, centres de détention et bases militaires, y compris dans les installations de 'Sde Téman'".
Rappelons qu'il a été avéré concernant l'épisode qui s'est déroulé à Sdé Teman que les accusations de viol formulées contre des soldats de Tsahal étaient infondées.
Cela n'empêche pas le chef de l'ONU d'exprimer une "préoccupation significative" concernant l'existence de "modèles documentés de violence sexuelle".
Dans sa correspondance, Guterres détaille une série de mesures qu'Israël doit prendre immédiatement, notamment :
Des directives de commandement claires contre les violences sexuelles
Des mécanismes d'application et de sanctions
L'enquête sur toute plainte déposée
D'autres mesures préventives et correctives