Le chef du Hezbollah, Naim Qassem, a fermement rejeté ce vendredi la demande conjointe du président libanais Joseph Aoun et du Premier ministre Nawaf Salam visant à désarmer la milice chiite. Dans un discours virulent, il a prévenu que toute confrontation menée par le gouvernement contre le Hezbollah « priverait le Liban de vie ».
Évoquant la guerre de 2006 contre Israël, Qassem a affirmé : « Cette victoire a dissuadé l’ennemi pendant 17 ans. Nous remercions l’Iran pour son soutien financier, militaire et politique, et pour les sacrifices consentis, comme celui de Qassem Soleimani. »
Pour lui, la décision de désarmer la « résistance » équivaut à priver le Liban de ses moyens de défense, à « minimiser la mort des combattants » et à servir « le plan israélien ». Il a accusé le gouvernement de rechercher « les éloges de Netanyahou » et mis en garde contre « une décision très dangereuse qui détruit l’alliance nationale ».
Qassem a indiqué que le Hezbollah et son allié, le mouvement Amal, n’organiseraient pas pour l’instant de mobilisation dans la rue, mais n’ont pas exclu de futures manifestations, notamment devant l’ambassade américaine à Beyrouth.
« Nous ne rendrons pas les armes tant que l’agression et l’occupation se poursuivront. Si vous choisissez l’autre camp, il n’y aura plus de vie au Liban », a-t-il lancé, appelant toutefois à « construire ensemble l’État » et à préserver l’unité nationale.