La Première ministre italienne Giorgia Meloni a adressé ce mercredi l’une de ses critiques les plus fermes à Israël depuis le début de la guerre à Gaza. Lors d’un discours prononcé à Rimini, sur la côte adriatique, elle a dénoncé des frappes « disproportionnées » de Tsahal, qui auraient causé « trop de victimes innocentes ».
« Nous ne pouvons pas rester silencieux face à une réponse qui a dépassé les bornes de la proportionnalité », a déclaré la cheffe du gouvernement italien, rappelant toutefois son « soutien indéfectible au droit d’Israël à se défendre » après les attaques du 7 octobre.
Meloni a également appelé Israël à mettre fin à l’expansion des implantations en Judée-Samarie, estimant que la poursuite des attaques et de "la colonisation" mettait en péril la « possibilité historique » d’une solution à deux États. Une prise de position notable, l’Italie faisant partie – avec les États-Unis – des pays occidentaux qui n’ont pas adhéré à l’initiative de reconnaissance d’un État palestinien attendue lors de la prochaine Assemblée générale de l’ONU.
Dans son intervention, la Première ministre italienne a condamné avec force le bombardement de l’hôpital Nasser à Khan Younès survenu lundi. L’attaque a fait au moins 20 morts, dont plusieurs terroristes mais aussi des civils, incluant cinq journalistes travaillant pour de grandes agences de presse comme AP et Reuters. Meloni a qualifié cet événement « d’inacceptable », y voyant une atteinte grave « à la liberté de la presse et à ceux qui risquent leur vie pour couvrir la guerre ».
Parallèlement à ses critiques envers Israël, Meloni a exhorté la communauté internationale à « exercer toute la pression possible » sur le Hamas jusqu’à la libération des otages.
La cheffe du gouvernement a aussi tenu à mettre en avant l’action de son pays en matière humanitaire. Selon elle, l’Italie est « le pays européen qui s’est le plus mobilisé » pour accueillir et soigner des civils gazaouis. Depuis le début de la guerre, près de 917 Palestiniens, dont 180 enfants avec leurs familles, ont été transférés en Italie pour recevoir des soins médicaux.