La plus ancienne synagogue de Santiago, capitale du Chili, a été profanée il y a quelques jours par des graffitis anti-israéliens, marquant la quatrième attaque de ce type depuis le 7 octobre dernier.
Les images de vidéosurveillance montrent trois hommes cagoulés s'approchant de la synagogue. Deux d'entre eux ont déployé une banderole contre la guerre à Gaza portant l'inscription "Juifs, votre silence est complicité de crimes, Israël assassin", tandis que le troisième taguait le mur à la peinture rouge.
Les murs de ce bâtiment historique datant de 1905 ont été aspergés de peinture rouge, et des affiches représentant le Premier ministre Binyamin Netanyahou avec un impact de balle dessiné sur le front ont été placardées. Des tracts distribués autour de la synagogue "Bikour Holim" portaient le message : "Votre silence vaut collaboration avec le génocide en Israël".
La communauté juive du Chili a fermement condamné cet acte, déclarant que "le vandalisme d'un site sacré n'est pas une attaque contre une communauté, mais contre la coexistence et la paix de tout le pays".
Gabriel Zilber, directeur des relations publiques de la communauté juive, a accusé le gouvernement de fermer les yeux sur les incidents antisémites. "Malheureusement, nous assistons à un certain manque de visibilité et de déni de cette réalité de la part des autorités de notre pays, ce qui conduit à l'inaction et constitue un terrain fertile pour l'impunité face à ces actes graves", a déclaré Zilber.
Il a ajouté que "la motivation de ces attaques n'est pas Israël, mais des Chiliens souffrant de haine et de stigmatisation constante simplement parce que nous sommes juifs".
Le Chili abrite la troisième plus importante communauté juive d'Amérique du Sud avec environ 16000 membres. Parallèlement, le pays héberge également la plus grande population palestinienne hors du Moyen-Orient, estimée à 500000 personnes. Le Chili a reconnu l'État palestinien en 2011 et affiche une politique hostile à Israël. Rappelons que le Chili s'est associé à la plainte de l'Afrique du Sud contre Israël devant la Cour Internationale de Justice de La Haye pour ''génocide à Gaza''.
Suite aux critiques, le ministre des Affaires étrangères chilien Alberto van Klaveren a condamné ces actes de vandalisme, soulignant qu'"aucune expression de haine ou de violence ne peut être acceptée comme normale".
Le président chilien Gabriel Boric a également condamné l'incident, tout en précisant que "le fait que le gouvernement Netanyahou soit criminel ne peut impliquer l'intimidation de membres d'une communauté ou justifier la haine envers un peuple".