L'étau se resserre autour de Karim Khan. Le procureur en chef de la Cour pénale internationale (CPI) doit désormais répondre d'une seconde accusation de harcèlement sexuel, révélée ce jeudi par The Guardian. Cette fois, c'est une ancienne stagiaire qui l'accuse.
La plaignante, aujourd'hui trentenaire, était alors une jeune stagiaire non rémunérée travaillant directement sous l'autorité de Khan. Elle dénonce des "avances non sollicitées" et un "climat de pression constante" exercé par celui qui se présentait comme son mentor professionnel.
Khan rejette catégoriquement ces allégations. "Je n'ai jamais eu de conduite inappropriée", martèle-t-il. Pour autant, il a choisi de se mettre temporairement en retrait, le temps qu'une enquête indépendante menée sous l'égide des Nations unies établisse les faits.
Cette révélation vient s'ajouter à une première plainte déposée plus tôt cette année. Une collaboratrice directe du procureur l'accusait déjà de pressions répétées entre 2023 et 2024. Suite à cette première affaire, Khan avait été contraint de prendre un congé, ses adjoints assurant l'intérim.
Deux femmes, deux époques différentes, mais un même schéma dénoncé : l'abus de position hiérarchique dans un cadre professionnel.
Ces accusations éclatent dans un moment particulièrement délicat pour la Cour pénale internationale. Depuis novembre 2024, Khan fait face à une pression diplomatique intense après avoir émis des mandats d'arrêt contre Benyamin Netanyahou et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre à Gaza.
L'enquête onusienne suit son cours. Si les accusations se révèlent fondées, les 123 États membres de la CPI pourraient être amenés à voter la destitution de leur procureur en chef. Un scénario inédit qui plongerait l'institution dans une crise institutionnelle majeure.