Dans la nuit de dimanche à lundi, le cabinet de sécurité s’est réuni pendant plus de six heures, jusqu’à 2h du matin. Les hauts responsables militaires y ont présenté leurs plans d’invasion urbaine. Selon le journaliste Nadav Elimelech, une majorité de ministres s’est prononcée contre toute avancée vers un accord partiel avec le Hamas. Le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir a même demandé un vote, mais le Premier ministre Benjamin Netanyahu a clos le débat, affirmant que « le Hamas devait être démantelé » et que la question n’était pas à l’ordre du jour.
Le chef du Mossad, présent à la réunion, a toutefois exprimé une position divergente : « C’est le moment d’aller vers un accord partiel, nous ne devons pas perdre l’élan », a-t-il déclaré aux ministres.
Le chef d’état-major, le général Eyal Zamir, a lui aussi pris la parole pour mettre en garde contre les conséquences d’une conquête totale de Gaza. « Vous allez vers un gouvernement militaire… comprenez bien les implications », a-t-il lancé, tout en plaidant pour examiner sérieusement l’option d’un accord progressif permettant la libération d’otages par étapes.
La question des otages demeure au cœur des délibérations : chaque décision opérationnelle est pesée entre la nécessité d’augmenter la pression sur le Hamas et celle d’éviter tout danger direct pour les captifs encore retenus.
Sur le terrain, Tsahal intensifie ses préparatifs en vue de l’entrée dans la ville de Gaza. Selon les estimations du système de sécurité, 60 000 réservistes ont reçu des ordres pour demain. Mais l’opération visant à capturer la ville reposera principalement sur les forces régulières, déjà engagées dans les combats. L’Armée de l’air a renforcé ses frappes ciblées et les forces au sol s’enfoncent progressivement dans les quartiers centraux.
Sur le plan humanitaire, environ 650 000 Gazaouis se trouvent actuellement dans la ville de Gaza. Près de 65 000 personnes auraient déjà fui la zone depuis l’annonce du plan d’occupation israélien, tandis que des dizaines de milliers d’autres ont quitté le nord de l’enclave.
Ces décisions marquent une étape décisive : le gouvernement privilégie une intensification militaire, alors que la population israélienne et les familles des otages suivent de près une opération à haut risque.