« Ils doivent mettre fin à la guerre – cela nuit à Israël, sans aucun doute. Ils gagnent peut-être la guerre, mais ils ne gagnent pas la guerre des relations publiques dans le monde, et cela leur nuit. » C’est par ces mots que Donald Trump a résumé son inquiétude face à la situation d’Israël.
Lors d’une interview accordée vendredi au média conservateur Daily Caller, le président américain a dressé un constat sévère sur l’évolution du rapport de forces à Washington. Selon lui, le lobby pro-israélien « n’a plus le poids d’autrefois » au Congrès, un recul qui se reflète particulièrement parmi la jeune génération républicaine.
Assis dans le Bureau ovale, Trump a rappelé qu’« il y a vingt ans, Israël disposait du lobby le plus puissant jamais vu », capable de réduire au silence toute critique. Mais les temps ont changé, affirme-t-il, sous l’effet conjugué de la montée de la gauche progressiste et de voix dissidentes jusque dans son propre camp. Des figures comme Marjorie Taylor Greene, qui a parlé de « génocide » à Gaza, ou son proche allié Steve Bannon, désormais critique du gouvernement Netanyahou, témoignent, selon lui, de ce basculement.
Tout en se présentant comme « le président le plus pro-israélien de l’histoire », rappelant la reconnaissance de Jérusalem comme capitale et les accords d’Abraham, Trump a mis en garde contre un danger stratégique : Israël, dit-il, « peut remporter la guerre sur le terrain, mais il perd la guerre des images et de l’opinion publique ». Une comparaison lourde de sens : les négationnistes du 7 octobre, affirme-t-il, sont les héritiers de ceux qui niaient la Shoah. D’où son avertissement : prolonger le conflit pourrait accentuer l’isolement diplomatique de l’État hébreu.