La Syrie a franchi une étape majeure en ce début de septembre avec la reprise de ses exportations de pétrole, gelées depuis plus d’une décennie en raison de la guerre et des sanctions internationales. Un tanker chargé de 600 000 barils a quitté le port de Tartous, à destination de B Serve Energy, filiale du négociant mondial BB Energy. L’opération a été rendue possible par la levée, en juin, des sanctions américaines décidée par le président Donald Trump.
Ce retour sur le marché pétrolier intervient alors que Damas cherche à relancer une économie exsangue après 14 ans de guerre civile et d’isolement diplomatique. Le gouvernement syrien mise notamment sur un protocole d’accord de 800 millions de dollars signé avec DP World pour moderniser le port de Tartous, renforçant ainsi sa capacité logistique.
Pour Israël, ce développement régional est suivi avec attention. D’un côté, la reprise économique syrienne pourrait stabiliser partiellement le pays et réduire certaines tensions liées à la pauvreté. Mais de l’autre, l’afflux de devises via le pétrole risque aussi de renforcer les moyens militaires de Damas et, indirectement, du Hezbollah, allié indéfectible du régime. Si Damas parvient à transformer cette première expédition en flux régulier, c’est l’équilibre énergétique et sécuritaire de tout le Levant qui pourrait être redessiné, aux portes mêmes d’Israël.