Les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite ont coordonné leurs positions face à d'éventuelles annexions israéliennes en Judée-Samarie, menaçant de mettre un terme aux accords d'Avraham et à des négociations futures de normalisation.
Lors d'une rencontre cruciale à Riyad, le président émirati Mohammed ben Zayed et le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane ont établi une position commune : toute annexion de territoires en Judée-Samarie par Israël déclencherait le retrait des Émirats des accords d'Abraham de 2020.
Cette coordination marque un durcissement significatif de la diplomatie du Golfe. Les Émirats, qui avaient normalisé leurs relations avec Israël il y a quatre ans, considèrent désormais l'annexion comme une "ligne rouge" infranchissable.
En outre, selon une source de la famille royale saoudienne, toute annexion territoriale "scellerait définitivement" les chances d'une normalisation historique entre l'Arabie saoudite et Israël, processus sur lequel Washington mise depuis des mois.
La source saoudienne estime qu'une telle démarche israélienne "ferait le jeu de l'Iran et du Hamas", dont l'objectif stratégique est précisément d'empêcher le rapprochement israélo-arabe.
Cette position s'inscrit dans l'offensive diplomatique saoudienne aux côtés de la France pour la reconnaissance d'un État palestinien.
Le débat sur l'annexion de la Judée-Samarie connait un tournant en Israël avec un soutien de plus en plus important au sein de la coalition gouvernementale. Une écrasante majorité des ministres du Likoud vient d'apporter son soutien officiel à un plan d'annexion de 82% de la Judée-Samarie, refusant de se soumettre aux menaces des Émirats arabes unis et de l'Arabie Saoudite.
L'initiative, orchestrée par le Conseil de Yesha, a recueilli les signatures de figures de premier plan du gouvernement, dont le ministre de la Défense Israël Katz. Parmi les signataires figurent aussi Eli Cohen, Micky Zohar, Gila Gamliel, Miri Regev et une dizaine d'autres ministres influents. Certains, comme Haïm Katz et Yariv Levin, réclament même une annexion encore plus étendue.
La lettre de soutien énonce cinq principes clés : empêcher définitivement la création d'un État palestinien, appliquer la souveraineté sur "un maximum de territoire avec un minimum de population arabe", annuler l'héritage des accords d'Oslo, rejeter toute souveraineté partielle et résister aux "menaces sécuritaires palestiniennes".
Cette mobilisation ministérielle vise explicitement à contrer les réticences supposées de Binyamin Netanyahou face aux pressions internationales. Le Conseil de Yesha craint que le Premier ministre cède aux ultimatums des Émirats arabes unis et de l'Arabie Saoudite, qui menacent donc de suspendre les accords d'Abraham en cas d'annexion.