Le chef de l’État a affiché sa volonté de reconnaître un État palestinien sans conditions. Mais l’Ifop montre que cette orientation est rejetée par une large majorité : 78 % des Français s’y opposent, ne voulant pas d’une reconnaissance immédiate et unilatérale. Seuls 22 % soutiennent cette démarche présidentielle.
Dans le détail, 47 % des personnes interrogées accepteraient une telle reconnaissance uniquement après des concessions palestiniennes – libération des otages, désarmement du Hamas, démilitarisation de Gaza ou réforme de l’Autorité palestinienne. À l’inverse, 31 % rejettent toute reconnaissance, quelles qu’en soient les conditions.
Il semblerait donc que le président se retrouve en décalage flagrant avec la majorité de ses concitoyens. Alors que l’opinion exprime sa méfiance, Emmanuel Macron persiste dans une voie perçue comme une faute morale et politique : elle donnerait une légitimité à un État marqué par le terrorisme du Hamas et les crimes du 7 octobre 2023, tout en affaiblissant l’alliance historique de la France avec Israël.
Pour de nombreux observateurs, cette fracture entre l’Élysée et le pays réel pourrait avoir de lourdes conséquences. En validant une décision rejetée massivement par les Français, le président risque non seulement d’isoler la France diplomatiquement, mais aussi de creuser les divisions internes et d’alimenter un sentiment de défiance politique déjà très élevé.