Le Festival de Flandre de Gand, en Belgique, a annoncé l’annulation du concert des Münchner Philharmoniker prévu le 18 septembre, sous la direction de Lahav Shani, futur maestro attitré de l'orchestre à partir de 2026. Dans un communiqué, les organisateurs expliquent qu’ils ont annulé le concert malgré les multiples prises de position en faveur de la paix et de la réconciliation du chef israélien : « Étant donné la fonction de Lahav Shani à la tête de l’Orchestre philharmonique d’Israël, nous ne disposons pas de suffisamment d’éléments sur sa position à l'égard du régime génocidaire de "Tel Aviv". Conformément à l'appel lancé par le ministre de la Culture, la municipalité de Gand et le secteur culturel gantois, nous avons décidé de ne pas collaborer avec des partenaires qui ne se distancient pas clairement de ce régime, compte tenu de la situation inhumaine actuelle, qui suscite également des réactions émotionnelles dans notre société, nous estimons donc qu'il n'est pas souhaitable de maintenir ce concert et avons choisi de préserver la sérénité de notre festival. » La musique n'est-elle pas sensée adoucir les moeurs ?
L’Orchestre philharmonique de Rotterdam, Allemagne, dirigé par Shani depuis 2018, a répondu avec mesure : « Nous avons pris note de l’annulation, sous les pressions politiques et sociales. Nous croyons que la musique doit rapprocher les gens et non les diviser. Notre chef d’orchestre ne représente aucune opinion politique, mais œuvre pour l’unité et l’espoir grâce à l’art. » Shani, de son côté, a réagi: « Chaque vie perdue est une de trop. La musique doit montrer que coopération, dialogue et réconciliation sont possibles. Même face à des divergences profondes, il est possible de jouer ensemble et d’espérer. »
Un contrepoint, cependant : le Théâtre des Champs-Élysées à Paris confirme que le concert de Shani avec les Münchner Philharmoniker, prévu le 16 septembre, aura bien lieu, avec le soutien affiché de son directeur Baptiste Charroing.