La guerre numérique contre Israël prend une ampleur inédite. En l’espace de quelques jours, deux attaques distinctes ont frappé à la fois les élites politiques et le monde artistique.
D’un côté, un groupe de hackers turcs a publié sur le réseau X les numéros privés du président de la Knesset Amir Ohana, de plusieurs ministres dont Yariv Levin, Eli Cohen, Dudi Amsalem, Yoav Kisch, Miri Regev, Miki Zohar, Avi Dichter et Nir Barkat, ainsi que de l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. Déjà, la veille, le ministre de la Défense Israël Katz avait été ciblé avec la diffusion de son numéro et d’une capture d’écran d’un appel vidéo auquel il avait répondu par erreur. Un numéro attribué à Benjamin Netanyahu a aussi circulé, bien que présenté comme potentiellement obsolète. Pour Ankara, soutien affiché du Hamas, ces fuites s’inscrivent dans une stratégie de cyberactivisme visant à embarrasser et fragiliser l’État hébreu.
Parallèlement, la Direction nationale de la cybersécurité a révélé une campagne de phishing attribuée à des entités liées à l’Iran. Des dizaines d’acteurs israéliens ont reçu de faux emails se présentant comme des appels à casting pour un film d’un « grand réalisateur ». Trompés par l’apparente légitimité des messages, nombre d’entre eux ont envoyé leurs auditions accompagnées de copies de cartes d’identité, de passeports et d’adresses personnelles. Quelques jours plus tard, ils ont reçu des messages de menaces destinés à exercer une pression psychologique.
Ces deux affaires illustrent la diversification des fronts de la guerre cyber : piratage de données sensibles de dirigeants d’un côté, manipulation et intimidation du monde culturel de l’autre. Israël doit désormais renforcer ses protocoles de sécurité non seulement pour ses infrastructures stratégiques, mais aussi pour la sphère privée de ses décideurs et de ses citoyens, devenue une cible privilégiée des adversaires de l’État hébreu.