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Sommet arabe après les frappes à Doha : pluie de condamnations contre Israël

L'émir qatari a qualifié l'opération israélienne d'"agression flagrante, perfide et lâche"

3 minutes
15 septembre 2025

ParJohanna Afriat

Sommet arabe après les frappes à Doha : pluie de condamnations contre Israël
L'émir du Qatar Tamim ben Hamad Al-Thani Photo : Réseaux sociaux 27A

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L'émir du Qatar Tamim ben Hamad Al-Thani a organisé ce lundi un sommet arabe à Doha en réaction à l'attaque israélienne visant les dirigeants du Hamas dans la capitale qatarie. 57 pays au total y sont représentés.

Dans un discours virulent, le dirigeant a accusé Israël de saboter délibérément les négociations de paix et de poursuivre des objectifs géopolitiques dangereux. Ouvrant le sommet, l'émir du Qatar n'a pas mâché ses mots : "Israël a décidé d'éliminer les négociateurs qui étudiaient la proposition d'arrêter la guerre et a attaqué un pays médiateur." Une accusation directe qui place l'attaque de Doha dans le contexte des efforts diplomatiques en cours.

Le souverain qatari a qualifié l'opération israélienne d'"agression flagrante, perfide et lâche", ajoutant : "Quiconque agit de manière persistante et systématique pour compromettre les négociations les entrave."

Accusations d'épuration ethnique à Gaza

Au-delà de la condamnation de l'attaque, Tamim ben Hamad Al-Thani a formulé des accusations graves concernant les intentions israéliennes à Gaza. Il a accusé Israël de vouloir "rendre Gaza inhabitable avant de déporter la population", évoquant implicitement une stratégie d'épuration ethnique.

L'émir a également dénoncé ce qu'il présente comme les ambitions hégémoniques israéliennes : "Israël estime qu'il soumet les Arabes à une nouvelle réalité à chaque fois. Or, transformer la région arabe en sphère d'influence israélienne est une dangereuse illusion."

Dans une attaque personnalisée contre le Premier ministre israélien, l'émir a déclaré : "Netanyahou rêve que la région arabe devienne une sphère d'influence israélienne." Il a également évoqué les efforts présumés d'Israël pour "diviser la Syrie", prédisant l'échec de ces plans.

Le dirigeant qatari a conclu ses accusations en dénonçant "le gouvernement extrémiste israélien" qu'il accuse de "mener une politique raciste et terroriste", tout en regrettant le rejet par Israël de "l'initiative de paix arabe" qui "aurait épargné à toute la région d'innombrables tragédies."

Un front arabe uni dans la condamnation

Le secrétaire général de l'Organisation de la coopération islamique, Ibrahim Tay, a emboîté le pas en qualifiant le sommet d'"occasion idéale d'adopter une position unie et ferme face à l'attaque israélienne." Il a réclamé que le Conseil de sécurité de l'ONU "assume ses responsabilités et demande des comptes à Israël pour ses crimes."

Ahmed Abou al-Ritt, secrétaire général de la Ligue arabe, a renchéri en dénonçant une "agression contre la souveraineté du Qatar" qui a "franchi toutes les lignes rouges et violé tous les principes humanitaires." Il a qualifié l'"attaque contre les responsables du Hamas de "lâche", ajoutant que "quiconque dirige aujourd'hui l'État d'Israël sera poursuivi par la Cour pénale internationale."

Le Premier ministre irakien Muhammad Shia al-Sudani a lui aussi condamné "l'attaque israélienne contre le Qatar" qu'il considère comme "une escalade dangereuse et une violation du droit international et des normes diplomatiques", constituant "une menace directe pour la sécurité de tous nos pays."

Bien que les condamnations aient été unanimes et virulentes, des rapports suggèrent que la déclaration finale arabe n'inclura pas de mesures punitives concrètes contre Israël, limitant pour l'instant la riposte au domaine rhétorique. Ce sommet illustre néanmoins l'isolement croissant d'Israël dans la région et la solidarité des pays arabes avec le Qatar.

Le président turc Recep Taiip Erdogan a accué le gouvernmeent Netanyahou de poursuivre son "génocide à Gaza" et de "plonger la région dans le chaos".

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