Le porte-parole de Tsahal, le général de brigade Efi Deffrin, a tenu ce mardi une conférence de presse pour faire le point sur l’intensification des opérations militaires dans la bande de Gaza. Dans sa prise de parole, il a déclaré que, selon les estimations de l’armée, plus de 350 000 habitants avaient déjà quitté Gaza-ville malgré les efforts du Hamas pour les en empêcher, et accusé l’organisation d’avoir organisé « le plus grand bouclier humain de l’histoire ».
Ces propos font écho aux informations et témoignages en provenance de Gaza selon lesquels l'organisation terroriste fait tout son possible pour maintenir la population à l'intérieur de Gaza-ville et l'empêcher de fuir vers le sud, notamment en distribuant de faux tracts attribués à Tsahal.
Deffrin a rappelé que l’un des objectifs prioritaires de l’opération est le retour des 48 otages, et assuré que les forces faisaient « tout leur possible » pour éviter de leur nuire. « Protéger les otages est pour nous une mission morale suprême », a-t-il insisté, précisant que l’armée travaille en coordination étroite avec le commandement chargé des prisonniers et des disparus et qu’elle prend en compte les préoccupations des familles.
Sur le plan opérationnel, le porte-parole a expliqué que la manœuvre suit un plan ordonné, approuvé politiquement : trois divisions (98e, 162e et, prochainement, la 36e) mènent l’offensive dans Gaza-ville, tandis que la 99e et la 143e division opèrent respectivement dans le nord et le sud de la bande de Gaza.
Interrogé sur la durée de la phase terrestre, le porte-parole a indiqué qu’aucune limitation temporelle n’avait été fixée : « Nous estimons qu’il faudra plusieurs mois pour neutraliser les centres de gravité de la ville, puis encore plusieurs mois pour démanteler les infrastructures. » Il a ajouté que l’aide humanitaire continuerait d’être fournie conformément au droit international et que les autorités travaillent pour éviter une crise alimentaire.
Sur la question de la sécurité des civils , Effie Deffrin a répété l’engagement de Tsahal à faciliter les évacuations et à minimiser les pertes civiles, tout en accusant le Hamas d’user « d’une violence extrême » pour empêcher les départs.
Enfin, en réponse aux réserves exprimées par certains responsables militaires, notamment celles du chef d’état-major Eyal Zamir, face à l'expansion des opérations militaires, le porte-parole a souligné la nécessité d’obéir aux décisions de l’échelon politique : « Le chef d’état-major doit présenter son analyse professionnelle mais nous sommes subordonnés à l’échelon politique et nous œuvrerons à la réalisation des objectifs de la guerre qu'il fixe. »