C’est une image que les habitants de Haïfa et des Krayot attendaient depuis des décennies : les bulldozers ont commencé à raser la ligne de neuf réservoirs pétroliers de Kiryat Hayim, situés rue Dgania, à quelques mètres seulement d’immeubles d’habitation et d’écoles. Cette première phase d’évacuation, portée par le ministre de l’Énergie Eli Cohen, le maire de Haïfa Yona Yahav et la société nationale Tash’a, annonce une ère nouvelle pour la baie : la fin d’un voisinage toxique.

Ces réservoirs, qui stockaient des matières dangereuses au cœur d’un tissu urbain dense, symbolisaient depuis longtemps la pollution et l’injustice environnementale subies par les habitants du nord. Leur démolition n’est pas seulement une victoire écologique : c’est aussi un souffle d’air pur, littéralement. « Nous avons promis et nous avons tenu ! », a déclaré Eli Cohen, soulignant un engagement politique rare dans la durée.

Pour les résidents, la disparition de cette menace sanitaire ouvre aussi une perspective économique. Les acteurs de l’immobilier prévoient déjà une hausse de la valeur des logements dans les quartiers voisins, où l’ombre des cuves dissuadait jusqu’ici de nombreux acheteurs. Yona Yahav, maire de Haïfa, a parlé d’un « moment historique » qui transformera la région en un espace « vert, innovant et prospère ».

Haim Abitan, président de Tash’a, a insisté sur la dimension nationale du projet : sécurité énergétique, responsabilité environnementale et libération de terrains stratégiques. Autant de facteurs qui redessineront le paysage urbain et économique de la baie.

Pour les habitants, cette démolition est plus qu’un chantier : c’est la promesse qu’à Haïfa, on pourra enfin respirer.