Israël

Enrôlement : fin de la journée de manifestation de masse à Jérusalem, 200 000 participants

Des violences ont éclaté en fin de rassemblement

3 minutes
30 octobre 2025

ParJohanna Afriat

Enrôlement : fin de la journée de manifestation de masse à Jérusalem, 200 000 participants
Manifestation d'orthodoxes contre la conscription à Jérusalem Photo by Yonatan Sindel/Flash90

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La mobilisation massive contre la conscription des orthodoxe s'est terminée jeudi soir aux alentours de 17h dans la capitale israélienne, après qu'un manifestant de 20 ans a trouvé la mort en chutant d'une tour en construction. Des affrontements ont ensuite éclaté entre protestataires et forces de l'ordre, conduisant à plusieurs arrestations et blessures parmi les policiers.

En fin de soirée jeudi, les autorités ont annoncé la normalisation progressive de la circulation dans la capitale. L'autoroute 1, bloquée pendant plusieurs heures, a été rouverte au trafic, tandis que les Chemins de fer israéliens ont fait savoir que les trains circulaient à nouveau dans les deux sens à la gare de Jérusalem-Yitzhak Navon.

Les heurts les plus sérieux se sont déclenchés aux abords de la tour « Marom », le chantier où Menachem Mendel Litzman, 20 ans, avait perdu la vie quelques heures plus tôt. Les tensions se sont ensuite propagées dans les rues avoisinantes.

Des manifestants ont pris pour cible les policiers en leur lançant pierres, bouteilles et barrières. Ils ont également incendié des poubelles et allumé des incendies dans plusieurs secteurs. La situation a dégénéré au point qu'un officier, venu porter secours à un collègue blessé, a été filmé en train de dégainer son arme et de la brandir en l'air.

Le bilan côté forces de l'ordre fait état de trois policiers blessés, dont le commandant adjoint du secteur, touché par un projectile. Plusieurs personnes ont été interpellées pour trouble à l'ordre public.

Parallèlement, les pompiers ont dû intervenir pour une situation préoccupante : plusieurs manifestants s'étaient hissés sur une grue et refusaient catégoriquement d'en redescendre. À la demande de la police, les secours se sont déployés pour sécuriser la zone et préparer une éventuelle évacuation forcée.

Manifestation endeuillée

La journée avait pourtant commencé comme une démonstration de force pacifique. Environ 200 000 personnes avaient convergé vers Jérusalem en bus et en train pour protester contre l'enrôlement des étudiants de yeshiva.

Le tournant dramatique est survenu à 16h31, lorsque le standard d'urgence du Magen David Adom a reçu un appel signalant la chute d'un homme depuis le boulevard Shazar. Menachem Mendel Litzman gisait au sol, victime d'une chute depuis le chantier de la tour « Marom », une structure métallique destinée à devenir le plus haut bâtiment de Jérusalem avec ses 40 étages.

"On nous a informés sur place que le jeune homme avait fait une chute importante depuis un chantier où il se trouvait pendant le rassemblement", ont rapporté les secouristes de United Hatzalah. "Malheureusement, son décès a été constaté sur place en raison de la gravité de ses blessures."

La police a ouvert une enquête et privilégie actuellement la piste du suicide.

Immédiatement après l'accident, les organisateurs du rassemblement ont multiplié les appels au micro : "Faites très attention à votre vie. Quittez les chantiers et les grues. Messieurs, c'est un danger de mort."

Ces avertissements faisaient écho à un phénomène inquiétant observé tout au long de la journée : de nombreux participants avaient été filmés en train d'escalader immeubles, grues, panneaux de signalisation et même le toit d'une station-service, transformant la manifestation en terrain de jeu dangereux.

Suite au décès, la musique prévue pour la fin du rassemblement a été annulée, et l'événement s'est achevé dans un climat de recueillement rapidement perturbé par les violences.

Dans la foule qui se dispersait, on pouvait lire une variété de slogans, certains officiels, d'autres portés par des groupes indépendants : "Israël, c'est Staline", "Pas peur des arrestations, tremblant devant les cibles". De nombreuses pancartes arboraient également le visage d'Ariel Shamai, étudiant de la yeshiva Ateret Shlomo actuellement détenu en prison militaire pour refus de servir sous les drapeaux.

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