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Greta écartée, porte-parole limogé et militants en fuite : les déboires de la flottille pour Gaza

La "plus grande flottille jamais organisée" vers Gaza, baptisée "Sumud", traverse une crise majeure.

3 minutes
21 septembre 2025

ParGuitel Benishay

Greta écartée, porte-parole limogé et militants en fuite : les déboires de la flottille pour Gaza
Photo: Réseaux sociaux

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La "plus grande flottille jamais organisée" vers Gaza, baptisée "Sumud", traverse une crise majeure alors qu'elle poursuit sa navigation vers les côtes palestiniennes. Greta Thunberg a été écartée de son poste au comité directeur de la flottille, mais reste organisatrice et participante, tandis que des tensions internes et des incidents techniques paralysent l'opération depuis des semaines.

Les journaux italien "Il Manifesto" et espagnol "El Mundo" ont révélé cette semaine les coulisses de cette flottille qui, selon le calendrier initial, aurait déjà dû atteindre Gaza depuis son départ de Barcelone le 31 août. Au lieu de cela, les navires sont restés bloqués plusieurs semaines en Tunisie, confrontés à une série d'incidents et de crises.

Les problèmes ont commencé au port de Sidi Bou Saïd, où les 9 et 10 septembre, les membres de l'expédition ont affirmé que deux navires avaient été attaqués par des drones avec des bombes incendiaires, provoquant des incendies à bord.

Les autorités tunisiennes ont remis en question cette version et ordonné au convoi de se diriger vers le port de Bizerte, au nord, où de nouveaux retards se sont accumulés : la police a exigé de photographier et de prendre les empreintes digitales de tous les participants. Il a ensuite fallu du temps pour faire le plein de carburant puisque les réserves du port avaient été épuisées par un méga-yacht. Plusieurs activistes ont alors abandonné la flottille, invoquant l'impossibilité de supporter la pression psychologique et physique. Ils ont rejoint Tunis pour rentrer par avion dans leurs pays d'origine.

Les tensions et les délais ont créé des fractures au sein du comité organisateur. En début de semaine, Greta Thunberg a été aperçue tirant sa valise sur le quai, quittant le navire "Family" qui héberge le comité directeur pour rejoindre le navire "Alma". Son nom a également été supprimé de la liste des dirigeants sur le site officiel.

Selon des sources citées par "Il Manifesto", Thunberg s'opposait à la politique de communication de la flottille, qui se concentrait trop sur les drames internes au détriment de la situation dans la Bande de Gaza.

Peu après, le journaliste Yusuf Omar a également annoncé sur Instagram qu'il quittait l'expédition. Selon l'article italien, son style sensationnaliste avait irrité les participants en particulier sa couverture de "l'attaque des drones".

Dans une déclaration au site anti-israélien "DropSite", Thunberg a précisé qu'elle poursuivait la mission en tant que participante ordinaire : "Je crois fermement dans l'objectif de cette mission humanitaire et dans la force de mobilisation que nous constatons à travers le monde. Mon rôle ne sera plus au comité directeur mais comme organisatrice et participante, car c'est ainsi que je peux mieux contribuer."

La longue attente à Bizerte a créé une atmosphère difficile. Les heures passées sur le quai en raison de la bureaucratie tunisienne et l'attente des camions de carburant ont rendu les équipages "de plus en plus impatients", rapporte "Il Manifesto", avec "une grande frustration concernant les retards accumulés".

Aujourd'hui, le groupe principal d'environ 35 navires a dépassé Malte et navigue vers la Grèce, tandis que des groupes plus petits restent dispersés entre la Sicile et la Grèce.

Il s'agit de la quatrième flottille majeure de l'année vers Gaza. En mai, le navire "Matzpen" avait été endommagé près de Malte, les activistes accusant Israël. En juin, le "Madleen" avec Greta Thunberg, Rima Hassan et 11 autres activistes avait été intercepté, et en juillet, le "Handala" avec 15 activistes avait également été arrêté.

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