Un tribunal israélien a condamné un chauffeur de bus arabe à verser 32 000 shekels d'indemnisation à un adolescent de 15 ans qu'il avait intimidé et filmé lors d'un trajet matinal près de Beit Shemesh. L'incident, survenu dans un bus presque vide, marquera durablement la victime, affirment ses avocats.

Les faits se sont produits un matin vers 6h35, alors que l'adolescent se trouvait dans le bus, à proximité de cette ville de la région de Jérusalem. Après plusieurs arrêts, il s'est retrouvé seul avec le chauffeur. Arrivé près de sa destination, ce dernier a arrêté le véhicule dans un espace isolé, sans habitations et peu fréquenté aux premières heures.

Le chauffeur a alors sorti son téléphone, pointé l'appareil photo vers le visage du mineur en lui disant qu'il le photographiait. Il a ensuite commencé à lui poser des questions menaçantes : "Si j'étais dans la vieille ville en ce moment et que je te rencontrais, que te ferais-je ?"

Effrayé, l'adolescent a répondu "Me frapper", et le chauffeur a insisté : "Non, te frapper, frapper, encore plus fort que ça", accentuant l'intimidation.

L'homme a poursuivi en demandant : "Aimes-tu les Palestiniens ?" Quand le mineur a répondu "Non", le chauffeur lui a ordonné d'un ton menaçant de dire "Oui", ce que la victime a été contrainte de faire.

À la question "Aimes-tu les Juifs ?", l'adolescent avait répondu par l'affirmative, mais le chauffeur l'a forcé à dire "Non". Il lui a également ordonné de prononcer une phrase en arabe, filmant toute la scène.

Des séquelles psychologiques durables

Selon le tribunal, cet incident a eu "des conséquences graves et profondes" sur le mineur. Suite à cette agression, l'adolescent ne pouvait plus prendre le bus, nécessitant l'organisation d'un transport privé pour rejoindre son quartier.

Aujourd'hui encore, le jeune homme craint de monter seul dans un bus et redoute particulièrement que le chauffeur soit arabe. "L'incident a laissé une trace profonde sur le mineur", constate la décision judiciaire.

Le chauffeur, âgé de 34 ans, a d'abord nié les faits avant de plaider coupable dans la procédure pénale. Il a été reconnu coupable de menaces.