Le sous-général Moshé (Chico) Tamir, ancien commandant de la brigade Golani et supérieur hiérarchique direct à l'époque de David Zini, sort de sa réserve pour défendre publiquement la nomination de ce dernier à la direction du Shin Bet.
"Après l'échec du 7 octobre, où le Shin Bet s'est retrouvé dans la crise la plus grave de son histoire, il a besoin d'un bouleversement et de quelqu'un de l'extérieur", explique Tamir dans une interview accordée à ynet et Yedioth Ahronoth. "Et comme on a fait venir Ami Ayalon à l'époque (après l'assassinat de Rabin, ndlr) sans que personne ne demande quelles étaient ses opinions politiques, on ne devrait pas non plus questionner Zini. L'organisation a besoin d'un commandant professionnel et intègre, et Zini est exactement cela."
Cette prise de position fait écho à celle du général (rés) Roni Numa, ancien commandant du Commandement central, qui a demandé à témoigner devant la commission Grunis. "Il s'agit d'un commandant qui a fait face aux dilemmes éthiques et professionnels de la meilleure façon possible", souligne Numa. "Le dépeindre comme messianique, c'est une injustice. La plupart des gens qui parlent de lui ne le connaissent tout simplement pas."
Fort de plus de trois décennies d'expérience commune avec Zini, Tamir dresse le portrait d'un officier d'exception : "J'ai été son officier supérieur depuis qu'il était chef de bataillon quand j'étais commandant de la brigade Golani. Plus tard, dans la division de Gaza, c'était mon bataillon le plus offensif et il a reçu une décoration militaire. Je l'ai connu à tous les carrefours de sa carrière au sein de Tsahal."
Le brigadier-général Erez Zuckerman, qui commandait la brigade Golani lors du désengagement de Gaza, confirme l'intégrité de Zini : "Il s'est comporté de manière tout à fait respectueuse de l'Etat, et toutes les accusations selon lesquelles il n'obéirait pas à l'autorité de la loi ou qu'il serait un yes-man sont dénuées de fondement. Zini était un officier professionnel pendant tout son service, et il n'y a aucune raison qu'il se comporte différemment au Shin Bet."
Tamir n'hésite pas à critiquer ouvertement les décisions de l'état-major concernant la carrière de Zini. Il dénonce ce qu'il considère comme une discrimination à l'encontre des officiers issus du mouvement sioniste religieux lorsque l'ancien chef d'état-major Gadi Eizenkott, avait préféré nommer Zini à la tête des forces spéciales plutôt qu'à celle de sa brigade d'origine dont le commandement avait été donné à Shlomi Binder. "Dans un monde normal et professionnel, Binder - qui a grandi dans une unité spéciale - aurait dû recevoir les commandos, et Zini Golani. Mais ils ont fait l'inverse", déplore Tamir.
"C'était une décision politique contre le sionisme religieux, qui découlait de la conception idéologique du chef d'état-major influencée de manière significative par la gauche pendant toutes ces années.", affirme-t-il.
Face aux craintes exprimées par certains, Tamir conclut : "Il est non-conformiste mais hyper respectueux de l'Etat de droit. Les gens se trompent sur lui parce qu'ils ne le connaissent pas. S'il avait montré un manque d'attachement à l'État, nous l'aurions vu depuis longtemps. Zini est exactement l'homme qu'il faut pour la mission de reconstruction du Shin Bet."