Osama Hamdan, haut responsable du Hamas, s’est exprimé mardi lors d’une interview accordée à la chaîne libanaise Al-Mayadeen. Il a lié la récente vague de reconnaissances internationales de l’État palestinien à l’Assemblée générale de l’ONU à l’attaque menée dans le sud d’Israël le 7 octobre 2023, que le Hamas désigne sous le nom de « déluge d’Al-Aqsa ».
Selon Hamdan, « la reconnaissance de l’État palestinien, qui continue d’arriver les unes après les autres, est un premier pas dans la bonne direction ». Il a toutefois précisé que cette évolution était « très tardive » et qu’elle résultait principalement de « la ténacité du peuple palestinien et de sa lutte au fil des décennies, notamment de l’opération « déluge d’Al-Aqsa » et de la résistance massive de notre peuple, malgré tous les sacrifices consentis dans la bande de Gaza depuis plus de 23 mois ».
Hamdan a rappelé que la date du 7 octobre approche, marquant bientôt le deuxième anniversaire de cette opération : « Ces reconnaissances sont un petit pas correct, mais elles ne suffisent pas. Elles doivent être traduites en actions concrètes, et en priorité : l’arrêt des agressions. »
Le responsable du Hamas a également appelé les pays ayant reconnu l’État palestinien à aller au-delà de la simple déclaration et à imposer des sanctions à Israël, notamment en suspendant les exportations d’armes et en coupant les relations économiques et diplomatiques. « Si cela se produit, cette entité ne pourra pas tenir longtemps avant de devoir renoncer à ses plans de destruction et à ses projets d’appropriation des terres en Cisjordanie et de judaïsation de Jérusalem », a-t-il déclaré.
Hamdan a nié les informations selon lesquelles le Hamas aurait transmis des messages au président américain Donald Trump pour une éventuelle négociation partielle : « Il n’y a aucun message de notre mouvement, ni au président américain ni à quiconque, depuis la tentative d’assassinat du 9 septembre visant un État souverain, le Qatar, qui assure le rôle de médiateur. » Il a ajouté que la tentative israélienne d’attaquer le Qatar avait interrompu tout dialogue et que toute allégation de négociation n’était qu’une « manœuvre pour masquer les crimes d’Israël ou pour faire croire que les États-Unis continuent de jouer un rôle de médiateur alors qu’ils sont complices de ces actes ».
Concernant le déplacement des Palestiniens de Gaza et l’expansion des implantations en Judée-Samarie, Hamdan a déclaré : « Nous prenons cette menace très au sérieux. Nous ne ménageons ni notre sang ni nos vies pour notre peuple, pour la cause palestinienne, pour la protection de nos lieux saints et pour notre résistance. À ce jour, 65 000 martyrs ont été sacrifiés dans cette lutte. La taille de ces sacrifices ne nous fera pas reculer ni abandonner notre combat. Quiconque pense que nous renoncerons à nos droits ou affaiblirons notre résistance à cause de la perte de nos dirigeants, de nos jeunes ou de nos combattants se trompe. »