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Trump accentue la pression sur l'Iran

L’administration américaine voit dans le rétablissement des sanctions de l’ONU une occasion de contraindre Téhéran à un nouvel accord nucléaire, mais les exigences posées sont jugées inacceptables par l’Iran, et les alliés arabes de Washington redoutent une escalade régionale.

2 minutes
3 octobre 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Trump accentue la pression sur l'Iran
Téhéran cédera-t-il aux pressions inédites ou la région s’engagera-t-elle dans une nouvelle guerre dure et prolongée ? Crédit : Istock

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Après l’activation par l’Europe du mécanisme de snapback qui rétablit les sanctions de l’ONU contre l’Iran, Donald Trump hausse le ton. Selon le Washington Post, la Maison-Blanche estime que « seule une pression maximale peut créer l’atmosphère d’un accord », et entend forcer la République islamique à reprendre les négociations.

Le plan américain repose sur quatre exigences :

  1. Ouverture de pourparlers directs et « significatifs » entre Téhéran et Washington

  2. Renoncement complet à l’enrichissement d’uranium – le principe du « zéro enrichissement »

  3. Restrictions strictes sur le programme balistique iranien

  4. Arrêt du financement aux organisations terroristes et milices alliées de l’Iran dans la région

Pour Téhéran, ces conditions constituent depuis des années des « deal breakers ». Le guide suprême Ali Khamenei a d’ailleurs fermé la porte la semaine dernière à toute reprise du dialogue, accusant Washington de négocier en ayant déjà défini le résultat final.

Le rétablissement des sanctions frappe de plein fouet la population iranienne: effondrement de la monnaie, inflation record, pression sociale. Le président Massoud Pezeshkian tente de rassurer, affirmant à l’ONU qu’« l’Iran ne cédera pas », tout en admettant un « mur de méfiance » infranchissable avec les États-Unis.

Dans le Golfe, la montée de la tension inquiète : « La région ne peut pas se permettre une nouvelle guerre irano-israélienne », prévient un haut responsable. Les gouvernements arabes appellent à la désescalade et à la diplomatie, estimant que la stratégie de confrontation risque de déclencher un nouveau cycle de violences.

Pour Washington, le moment est idéal : l’Iran est affaibli économiquement et militairement après plusieurs frappes ciblées. Mais l’équation reste incertaine : Téhéran cédera-t-il aux pressions inédites ou la région s’engagera-t-elle dans une nouvelle guerre dure et prolongée ?

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