Société

Deux ans après le 7 octobre : un bilan humain et psychologique sans précédent

1 152 soldats tombés, 978 civils assassinés et plus de 80 000 souffrant de séquelles psychologiques liées à la guerre, le ministère de la Défense, la Sécurité sociale et l’association Eran dressent un tableau bouleversant d’une société meurtrie.

2 minutes
6 octobre 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Deux ans après le 7 octobre : un bilan humain et psychologique sans précédent
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Deux ans après le 7 octobre 2023, Israël compte 1 152 soldats et membres des forces de sécurité. Plus de 6 500 endeuillés ont rejoint la « famille du deuil national », dont 1 973 parents, 351 veuves, 885 orphelins et 3 481 frères et sœurs.

Une jeunesse décimée

42 % des militaires tombés avaient moins de 21 ans.
Sur les 1 152 morts recensés : 1 035 appartenaient à Tsahal, 100 à la police, 9 au Shin Bet et 8 au service pénitentiaire. 801 étaient célibataires et 327 mariés, laissant 351 veuves et 885 orphelins.
Depuis octobre 2023, 262 nouveaux morts ont encore été ajoutés au douloureux et lourd bilan des guerres d’Israël.

978 civils assassinés, dont 62 enfants

Selon le Bitouah Leoumi, 978 civils israéliens ont été tués depuis le 7 octobre, dont 62 enfants de moins de 18 ans. Parmi eux : 6 bébés de 0 à 3 ans, 5 enfants de 4 à 6 ans, 6 de 7 à 10 ans, 18 de 11 à 14 ans et 27 adolescents de 15 à 18 ans.

À ce jour, 80 000 civils sont reconnus comme victimes d’actes hostiles, dont plus de 30 000 souffrant de troubles psychologiques et stress post-traumatique. 1,9 milliard de shekels ont été versés aux blessés, familles de victimes et ex-otages, soit 470 millions d'euros. 183 otages ont été libérés, dont 139 vivants -parmi eux 29 étrangers- et 48 otages restent détenues à Gaza, vivantes et décédées.

Un traumatisme collectif

Depuis octobre 2023, 637 000 appels de détresse ont été reçus par l’association Eran, spécialisée dans l’aide psychologique d’urgence. Près de 120 000 soldats ont eux aussi sollicité une aide, souvent pour solitude, angoisse ou stress post-traumatique.

Selon le directeur d’Eran, David Koren, la société israélienne traverse un « choc psychique prolongé » : « La crise mentale qui touche Israël ne s’achèvera pas avec la guerre. La population continuera de payer le prix d’une angoisse existentielle et d’une solitude croissante. »

Pour Aryeh Moalem, directeur du département des familles endeuillées au ministère de la Défense, « Israël porte un fardeau immense. Deux années de guerre ont généré un volume de deuil équivalent à vingt années de conflits. Chaque famille est un monde à part, et notre devoir moral est de les accompagner, de préserver la mémoire et de prier pour le retour des otages et des soldats. »

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