Alors que les actes antisémites explosent en Europe et en Amérique du Nord depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, de plus en plus de familles juives passent du discours aux actes : elles immigrent en Israël, ou achètent un bien pour se préparer à un éventuel départ. Selon les derniers chiffres du ministère de l’Alya et de l’Intégration, 11 612 nouveaux immigrants sont arrivés dans le pays entre janvier et juillet 2025.
Fait inédit : Netanya devient la ville la plus choisie, avec 1 688 nouveaux arrivants, détrônant Tel-Aviv (1 667). Suivent Haïfa, Jérusalem et Bat Yam.
Parmi les 1 688 nouveaux habitants de Netanya :
436 viennent de France,
1 042 de l’ex-URSS,
48 d’Amérique du Nord.
Pour Uri Fleischman, directeur du marketing du groupe Levinstein, la tendance est claire :
« Beaucoup achètent ce qu’ils appellent une maison sûre, un endroit où se réfugier si la situation se dégrade dans leur pays. Et ce sont surtout des Français et des Américains. »
Témoignages français
À Netanya, une famille venue de Marseille confie avoir signé pour un duplex « non pas pour s’installer tout de suite, mais pour dormir tranquille ».
« On a compris que la France ne voulait plus de nous. On espère ne jamais avoir à fuir, mais si ça arrive, on a une porte ouverte ici », explique David, 52 ans.
Même discours chez Orit Gabay Tirer, directrice du groupe Gabay, de retour d’un salon immobilier à Paris :
« En deux jours, j’ai rencontré plus de 40 familles françaises. Toutes m’ont dit la même chose : on veut une solution de repli pour nos enfants. »
Jérusalem attire les familles religieuses nord-américaines
La capitale absorbe 1 057 nouveaux immigrants, dont 390 Nord-Américains — record national. Des groupes d’amis achètent même en bloc : dans un projet à Arnona, six appartements ont été vendus ensemble à des familles juives américaines pour 30 millions de shekels. L’ouverture prochaine du nouveau complexe de l’ambassade américaine renforce encore cette dynamique.
Tel-Aviv reste le choix des jeunes actifs
Avec 1 667 nouveaux résidents, la ville-monde continue de séduire les profils jeunes, attirés par l’emploi, l’université et la vie culturelle.
Mais dans l’ensemble, les villes côtières dominent : Bat Yam, Ashdod, Rishon Lezion et même Be’er Sheva voient affluer de nouveaux Olim, tout comme Beit Shemesh et Ra’anana pour les familles francophones religieuses.
Une logique immobilière… mais surtout existentielle
Pour Anna Fogel, du groupe Ram Aderet :
« Les acheteurs nous disent : on achète pour l’aliyah — ou pour une aliyah potentielle. La nuance est tout sauf anodine. »
Entre protection fiscale, droit au retour et sécurité identitaire, l’immobilier en Israël n’est plus seulement un investissement — c’est un parachute.