Selon les estimations actuelles à Jérusalem, vingt-et-un corps d’otages se trouvent encore à Gaza. Parmi eux, huit à neuf sont considérés comme « non localisés » : ni les renseignements israéliens ni les intermédiaires étrangers n’ont été en mesure de confirmer leur emplacement exact. S’ils ne sont pas retrouvés rapidement, douze à treize dépouilles resteraient officiellement entre les mains du Hamas, en attente de restitution.
L’accord conclu entre Israël et le Hamas comporte bel et bien une clause spécifique concernant la restitution des corps. Mais sur le terrain, son application est fragmentaire et imprévisible. Côté israélien, on observe des remises au compte-gouttes, sans calendrier défini ni séquence claire, avec souvent un décalage entre les annonces et les transferts réels. L’incident du quatrième corps remis « par erreur » — un Gazaoui vêtu d’un uniforme de Tsahal — a mis en lumière le degré de confusion opérationnelle et le manque de coordination entre les différents acteurs impliqués.
Deux explications émergent dans les évaluations israéliennes :
Logique de levier : conserver des corps permet au Hamas de maintenir une forme de pression symbolique et politique.
Contrainte de terrain : chaos post-combat, tunnels effondrés, dépôts improvisés et circulation des dépouilles entre groupes armés non centralisés compliquent réellement la localisation.
Dans les faits, le résultat est le même : la clause « dépouilles » n’est pas respectée dans son esprit. La restitution n’est ni complète ni ordonnée, et l’absence de visibilité sur les corps non localisés empêche d’avancer vers une deuxième phase de négociation.
Un haut responsable israélien résume la position actuelle :
« Il n’y a pas et il n’y aura pas de négociation sur la deuxième phase tant que le Hamas ne ramènera pas tous les otages décédés comme stipulé dans la première phase. »