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"Après la frappe d'israël au Qatar, nous nous sommes sentis trahis", affirme Steve Witkoff

L'opération israélienne aurait précipité les négociations pour un cessez-le-feu à Gaza

3 minutes
18 octobre 2025

ParJohanna Afriat

"Après la frappe d'israël au Qatar, nous nous sommes sentis trahis", affirme Steve Witkoff
Steve Witkoff Photo by Chaim Goldberg/Flash90

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Dans une interview accordée à l'émission « 60 Minutes » de CBS, l'envoyé spécial du président américain Donald Trump, Steve Witkoff, a fait des révélations sur le climat entre Washington et Jérusalem après les frappes israéliennes au Qatar.

"Nous n'avions aucune idée qu'Israël avait l'intention d'attaquer", a affirmé Witkoff, aux côtés de Jared Kushner, gendre de Trump. "Nous nous sommes réveillés le matin et avons réalisé que c'était arrivé. Le président m'a appelé immédiatement. Nous nous sommes tous les deux sentis un peu trahis."

Selon Kushner, c'est précisément cette attaque contre le Qatar qui a convaincu Trump de la nécessité de mettre fin à la guerre à Gaza. "Il a estimé que les Israéliens avaient perdu le contrôle et qu'il était temps d'être fermes afin de les empêcher de commettre des actes préjudiciables à leurs intérêts à long terme", a-t-il expliqué.

Witkoff a souligné les conséquences de cette opération sur le processus de négociation : "Les Qataris ont joué un rôle crucial dans les négociations et, après l'attaque, ils ont perdu confiance. Le Hamas est entré dans la clandestinité et il a été très difficile de les contacter. L'importance du rôle du Qatar est évidente."

L'interview complète sera diffusée dimanche sur CBS et jeudi prochain en Israël sur Yes et Yes VOD.

Un décret présidentiel sans précédent

Il y a environ trois semaines, Trump a signé un décret présidentiel extraordinaire, selon lequel les États-Unis considèrent "toute attaque armée contre le territoire, la souveraineté ou l'infrastructure du Qatar" comme une "menace pour la sécurité et la sûreté des États-Unis".

Cette garantie de sécurité, jamais accordée auparavant par Washington à un pays arabe, prévoit que les États-Unis prendront "toutes les mesures légales et appropriées – diplomatiques, économiques et, si nécessaire, militaires – pour protéger leurs intérêts et ceux du Qatar et rétablir la paix et la stabilité". Le décret inclut également "une planification conjointe avec le Qatar pour assurer une réponse rapide et coordonnée à toute agression étrangère".

Ce décret a été émis après que le Premier ministre Benyamin Netanyahou a présenté ses excuses aux Qataris pour avoir violé la souveraineté du pays lors de la tentative d'assassinat de hauts responsables du Hamas à Doha. Selon le site Politico, la Maison Blanche aurait rédigé le texte des excuses de Netanyahou et lui aurait demandé de les lire mot pour mot.

Ces excuses s'ajoutaient à l'engagement d'Israël de ne plus opérer sur le territoire qatari. Peu après, les Qataris ont repris leur rôle de médiateurs et ont négocié l'accord de cessez-le-feu entre le Hamas et Israël, permettant le rapatriement de tous les otages vivants depuis Gaza.

Steve Witkoff devrait arriver en Israël en début de semaine prochaine pour discuter de la poursuite de la mise en œuvre de l'accord et du rapatriement des dépouilles encore détenues à Gaza.

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