Israël

Viols commis le 7 octobre : nouvel appel aux témoignages des victimes

30 cas d'agressions sexuelles ont été documentés à ce jour

3 minutes
22 octobre 2025

ParJohanna Afriat

Viols commis le 7 octobre : nouvel appel aux témoignages des victimes
Attaque du 7 octobre au Festival Nova photo : Réseaux sociaux

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Deux ans après le massacre du 7 octobre, les organisations israéliennes spécialisées dans l'accompagnement des victimes de violences sexuelles reconnaissent que l'ampleur réelle des agressions commises ce jour-là reste largement méconnue. Face à ce constat, l'Association des centres d'assistance aux victimes d'agressions sexuelles et le projet "710 Témoignages" unissent leurs forces pour encourager les survivants à partager leur histoire.

Orit Soliciano, directrice générale de l'Association des centres d'aide, explique la difficulté particulière de ce type de témoignages : "Sur un sujet aussi sensible et tabou, certaines personnes mettent beaucoup de temps à pouvoir qualifier ce qu'elles ont vu ou subi d'abus sexuel, et c'est seulement alors qu'elles peuvent en parler."

Elle établit un parallèle historique éclairant : "Des décennies ont passé après la Shoah, et c'est seulement à ce moment-là qu'on a commencé à s'intéresser aux abus sexuels commis pendant cette période. Nous vivons une époque différente, où de plus en plus de personnes parlent de ces choses. Cependant, cela peut prendre du temps. Les traumatismes sont nombreux, et c'est un sujet sensible et délicat."

Le Dr Carmit Keller-Chalamish, responsable de la recherche à l'Association, confirme : "La documentation des violences sexuelles sera une priorité pour nous pendant de nombreuses années encore. Pour l'instant, nous en savons très peu, et il faudra du temps avant d'en savoir plus."

Un projet de mémoire au long cours

Le projet "710 Témoignages", lancé quelques jours après l'attaque par des bénévoles, a déjà recueilli environ 1 700 témoignages vidéo de survivants, filmés par des cinéastes et documentaristes : témoins, habitants, équipes de secours et autres acteurs de cette journée tragique.

Le Dr Renana Kedar, de l'Université hébraïque et directrice du département des contenus du projet, souligne l'importance de ne pas précipiter les témoins : "Il est impossible de précipiter le moment opportun pour témoigner ; c'est toujours vrai, et encore plus dans les cas d'agression sexuelle."

L'objectif est double : créer des archives numériques permettant une recherche avancée grâce à l'intelligence artificielle, et préserver la mémoire pour les générations futures. Cette documentation prend une importance particulière face aux efforts de déni des atrocités commises, notamment par des éléments anti-israéliens à travers le monde.

Le "Projet Dina" a depuis enrichi cette documentation avec des témoignages de survivants de captivité et de premiers intervenants : secouristes, ambulanciers, membres de ZAKA et civils. Leurs récits, étayés par des photos et vidéos, décrivent 30 cas d'agressions sexuelles : femmes nues ou à moitié nues, traces de balles sur les parties génitales et autres violences extrêmes.

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