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Witkoff et Kushner dans le Golfe

Les deux émissaires américains étaient porteurs de messages secrets transmis par Jérusalem

2 minutes
22 octobre 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Witkoff et Kushner dans le Golfe

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Les envoyés spéciaux de Donald Trump pour le Moyen-Orient, Jared Kushner et Steve Witkoff, ont joué cette semaine les messagers discrets entre Israël et les monarchies du Golfe. Des messages confidentiels de Jérusalem centrés sur la normalisation régionale, la relance des Accords d’Abraham et la préparation de l’après-guerre à Gaza, à destination de l’Arabie saoudite ont été remis lors de leurs rencontres à Djeddah et Abou Dhabi, dans le cadre d’une tournée s’inscrivent dans le cadre du plan Trump qui vise à établir une administration civile multinationale à Gaza et une force sécuritaire régionale chargée de superviser le désarmement du Hamas.

L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont exprimé à Washington leur mécontentement face à la promotion du Qatar comme acteur clé de la reconstruction de Gaza et à la signature d’un accord militaire élargi entre Doha et les États-Unis. Un haut responsable saoudien a averti :« Le Qatar fera tout pour que le Hamas reste à Gaza et reprenne le pouvoir dès que possible. » Les deux monarchies ont même menacé de se retirer du processus de reconstruction, en particulier dans les zones encore sous influence du mouvement islamiste. Les États-Unis cherchent désormais à convaincre que leur rapprochement avec Doha ne se fera pas aux dépens de Riyad et d’Abou Dhabi. Les émissaires Kushner et Witkoff ont insisté auprès de leurs interlocuteurs sur le fait que l’Arabie saoudite et les Émirats conserveraient leur statut de partenaires stratégiques privilégiés, et qu’Israël soutenait pleinement cette approche.

Demain, jeudi, le vice-président américain JD Vance rencontrera l’état-major de Tsahal à Tel-Aviv, avant l’arrivée éclair du secrétaire d’État Marco Rubio. Washington veut s’assurer qu’aucune initiative militaire israélienne n’entrave le processus politique en cours. Vance devrait féliciter l’armée israélienne pour la conduite de la guerre, tout en rappelant que chaque action sur le terrain “peut avoir des conséquences régionales profondes”.

Lors de sa rencontre, aujourd'hui, avec Benyamin Netanyahu, Vance a d’ailleurs résumé la doctrine américaine : « Nous voulons une Israël forte et responsable, pas un enfant que l’Amérique doit surveiller. Le but des Accords d’Abraham est que les “bons acteurs” de la région prennent leur avenir en main. »

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