Le Hamas n'a pas restitué de dépouilles d'otages depuis mardi dernier. Il en retient encore 13 et selon les services de renseignement israéliens, il serait en mesure d'en rendre entre 5 et 8.
La chaîne Al-Jazeera a rapporté aujourd'hui (dimanche) qu'une équipe de la Croix-Rouge se rendra ce soir dans la zone de la ligne jaune, à l'est de la ville de Gaza, afin de localiser les dépouilles d'otages israéliens toujours détenues par le Hamas. Parallèlement, la chaîne qatarie Al-Araby a rapporté que des véhicules de la Croix-Rouge sont entrés à Rafah pour rechercher une autre dépouille.
Selon des informations diffusées par la chaine israélienne N12, lors de consultations tenues la semaine dernière au niveau politique et au sein de l'appareil sécuritaire, des sanctions contre le Hamas ont été envisagées comme la possibilité de réduire, voire d'arrêter complètement l'aide humanitaire à Gaza a été envisagée. La réduction de l'aide aurait concerné principalement les denrées alimentaires et le carburant. D'autres sanctions au-delà des frontières de la Bande de Gaza contre l'organisation terroriste ont également été examinées.
Mais cette option a été rapidement bloquée par l'équipe de Trump, qui a transmis un message à Israël indiquant que cette mesure était inacceptable. "Pour lui (Trump), porter atteinte à l'aide humanitaire est une ligne rouge", ont déclaré les responsables de l'administration à Israël. "Une telle démarche pourrait contribuer à l'effondrement du cessez-le-feu, et donc à l'effondrement de l'ensemble du plan de Trump".
Des hauts responsables de Tsahal et de l'appareil sécuritaire s'inquiètent du fait que "le bâton" - la sanction contre le Hamas - n'est tout simplement pas brandi et ne constitue pas une menace sérieuse. Selon eux, c'est ce qui pousse le Hamas à gagner du temps et à tromper Israël et la communauté internationale.
Cette pression intervient parallèlement aux déclarations de responsables sécuritaires, qui ont affirmé qu'Israël a transmis aux Américains des informations prouvant que le Hamas connaît l'emplacement d'autres dépouilles d'otages et choisit néanmoins de ne pas les restituer. Ces mêmes sources ont également indiqué aux familles d'otages décédés qu'Israël connaît l'emplacement général de la grande majorité des dépouilles d'otages restant à Gaza. Ils ont également informé les familles de l'endroit où leurs proches sont détenus, selon les informations dont dispose Israël.
Durant la nuit, le Hamas a publié des images de l'entrée d'équipements lourds en provenance d'Égypte dans le sud de la Bande de Gaza pour tenter de localiser d'autres otages.
Le haut responsable du Hamas à l'étranger, Moussa Abou Marzouk, s'est exprimé sur la question dans une interview à Al-Jazeera : "Nous nous sommes engagés à remettre les corps retrouvés. C'est un engagement non seulement formel, mais moral. Je dis à toutes les familles des victimes - le Hamas est déterminé à restituer tous ceux qui sont retrouvés, et ils seront remis à leurs familles. Nous ne voulons retenir aucun corps. Nous voulons conclure cette affaire le plus rapidement possible".
Parallèlement, les forces de Tsahal poursuivent leurs opérations sur le côté est de la "ligne jaune" vers laquelle Israël s'est replié avec l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, et continuent de nettoyer le terrain en surface et sous terre. Les habitants du sud rapportent qu'au cours des derniers jours, des explosions se font entendre sans interruption - principalement en raison de la destruction de ces tunnels.
L'activité de Tsahal comprend également l'élimination de terroristes dans des poches à l'intérieur de la ligne, comme ceux qui ont tué deux combattants à Rafah la semaine dernière. Hier, le porte-parole de Tsahal a confirmé qu'un avion de l'armée de l'air a frappé de manière ciblée un terroriste du Jihad islamique dans le centre de la Bande de Gaza qui prévoyait de mener une attaque terroriste contre les forces de Tsahal. Tout cela - en coordination avec les Américains.