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Un congrès inédit réunit les minorités du monde arabe...à Tel-Aviv

Un événement aussi improbable qu’historique : pour la première fois des représentants druzes, alaouites, kurdes et assyriens se sont retrouvés à Tel-Aviv, dans une même salle, pour parler d’un avenir commun au Moyen-Orient et tendre la main à Israël.

3 minutes
28 octobre 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Un congrès inédit réunit les minorités du monde arabe...à Tel-Aviv
Conférence des minorités, autorisation

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Un événement aussi improbable qu’historique : pour la première fois des représentants druzes, alaouites, kurdes et assyriens se sont retrouvés hier à Tel-Aviv, réunis dans une même salle pour parler d’un avenir commun au Moyen-Orient et tendre la main à Israël. Tous ont en commun d’avoir été persécutés dans leurs pays d’origine et de vivre aujourd’hui en exil. Leur message : unité, coexistence, et refus de la peur.

Le congrès est né de l’initiative du Dr Edi Cohen, chercheur en études moyen-orientales, né à Beyrouth et aujourd’hui installé en Israël. Très suivi dans le monde arabe — son compte X approche du million d’abonnés —, Cohen a voulu sortir du débat virtuel pour organiser, sans budget ni soutien gouvernemental, le premier rassemblement de ce type sur le sol israélien : « J’ai compris qu’aucune voix ne représentait ces minorités et ai voulu construire un pont direct entre elles et Israël. »

Tous les invités n’ont cependant pas pu entrer en Israël. Plusieurs délégués druzes et kurdes arrivés d’Europe ont été refoulés à l’aéroport Ben-Gourion sans que l'on n'en sache les raisons..

L’événement a provoqué une onde de choc dans le monde arabe, où de nombreux internautes l’ont qualifié de “conférence des traîtres à la cause arabe”.Mais pour les participants, le message est clair : rompre avec les régimes et milices qui ont fait de la haine d’Israël un outil de domination interne.

Sam Ibrahim, alaouite vivant aujourd’hui aux États-Unis, a expliqué : Tout a commencé le 7 octobre avec le Hamas radical. Nous avons vu jusqu’où mène cette idéologie. La même terreur frappe les alaouites sur la côte syrienne et les druzes du sud. Notre région s’effondre, livrée à des milices. »

Dans un message vidéo projeté pendant la conférence, le cheikh Marwan Kiwan, l’un des dirigeants druzes de Soueïda, a lancé un appel vibrant à l’indépendance : « La peste du terrorisme islamiste s’est propagée comme un cancer. Nous exigeons notre liberté et la justice pour les victimes. Nous sommes aux côtés du peuple juif et de tous ceux qui se battent pour la vie et la dignité. »

cheikh Marwan Kiwan

Un représentant kurde-syrien installé en Allemagne a tenu des propos similaires :« Les Kurdes se considèrent comme un partenaire naturel d’Israël. La sécurité d’Israël est la nôtre. »

La rencontre s’est conclue par l'Hatikva, l’hymne israélien, en arabe. Derrière les discours et les drapeaux, c’est un besoin d’unité, de reconnaissance et de paix qui s’est exprimé. Un moment rare, dans une région où le dialogue entre peuples demeure l’exception.

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