Israël

Sdé Teman: la procureure militaire en chef a avoué

Yifat Tomer Yeroushalmi a reconnu avoir autorisé la fuite d'un document confidentiel dans les médias.

3 minutes
31 octobre 2025

ParGuitel Benishay

Sdé Teman: la procureure militaire en chef a avoué
Photo by Yonatan Sindel/Flash90

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Chaque jour apporte son lot de révélations dans l'affaire dite de ''Sdé Teman''.

Ce vendredi, la procureure militaire en chef, Yifat Tomer Yeroushalmi, a reconnu avoir autorisé la fuite dans les médias d'une vidéo présumée compromettante pour les combattants de la base de Sdé Teman. Elle a également remis sa démission au chef d'état-major, Eyal Zamir.

Cette affaire met en lumière un système interne au Parquet qui permet à ses plus hauts fonctionnaires de ''se couvrir'' mutuellement. En effet, alors que la procureure militaire en chef savait pertinemment qui avait fait fuité cette vidéo puisqu'elle a elle-même autorisé son transfert à la presse, elle a prétendu ne pas être en mesure de savoir qui était à l'origine de cette fuite.

La conseillère juridique du gouvernement, Gali Baharav Miara, l'a cru sur parole et a affirmé à la Cour suprême: ''Il n'existe pas la moindre indication permettant de connaitre la source de la fuite''.
En outre, alors qu'une réclamation avait été faite estimant que le Parquet militaire ne pouvait pas lui-même enquêter sur une fuite émanant de ses propres services, Baharav Miara avait sermonné les plaignants leur reprochant de jeter le discrédit sur un organe judiciaire indépendant. Elle a ainsi permis au Parquet militaire d'être juge et partie dans l'affaire.

''Ce n'est pas une 'affaire', c'est une ''méthode' et elle a un nom 'le Parquet dans le Parquet'''', a tweeté Amir Ohana, le président de la Knesset.

Yoav Gallant, qui était ministre de la Défense, au moment des faits, a publié un post dans lequel il raconte qu'il avait convoqué la procureure militaire en chef pour savoir où en était l'enquête sur cette fuite. Elle lui avait répondu qu'elle avançait lentement car il était très difficile d'identifier la source puisque ''des dizaines de personnes ont eu accès à la vidéo''. Gallant conclut aujourd'hui: ''Elle m'a menti délibérément''.

Après les aveux de la procureure militaire en chef, l'ensemble de classe politique, coalition et opposition confondues, ont condamné l'attitude d'Yifat Tomer Yeroushalmi, appelant à une enquête approfondie.

La générale Yifat Tomer Yeroushalmi est le premier général de Tsahal à faire l'objet d'une enquête pénale depuis la création de l'Etat.

Rappelons que la vidéo au coeur de cette affaire était censée appuyer la thèse selon laquelle des combattants de la base de Sdé Teman avaient maltraité un terroriste de la No'hba emprisonné. Au moment où la vidéo a été diffusée par la chaine N12, l'interprétation qui en avait été faite et l'accusation portée par le Parquet militaire étaient que les combattants avaient violé ou du moins agressé sexuellement le terroriste. L'acte d'accusation émis contre les combattants après enquête a abandonné toute mention de viol ou d'agression sexuelle ne laissant que celle d'un usage inapproprié de la force.

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