De nouveaux détails émergent sur la gestion de l'affaire par le parquet militaire concernant la fuite de la vidéo de Sde Teman. Selon le correspondant militaire de Galei Tsahal, Doron Kadosh, l'enquête interne menée par le parquet n'a nullement concerné les membres du corps juridique militaire, alors que nombre d'entre eux avaient eu accès aux éléments de l'enquête et figuraient au cœur des soupçons.

L'enquête, conduite par le vice-procureur militaire en chef, le colonel Gal Assaël, s'est limitée à l'audition de plusieurs enquêteurs de la police militaire qui avaient également été exposés aux documents. Aucun membre du parquet militaire n'a cependant été interrogé. L'investigation s'est conclue par une constatation générale selon laquelle "des dizaines de personnes ont eu accès à la vidéo et il n'est donc pas possible de déterminer la source de la fuite".

Le colonel Gal Assaël nie avoir su que la fuite provenait de la direction du parquet. Selon ses déclarations, il a mené l'investigation de bonne foi et sans aucune connaissance d'une éventuelle implication de hauts responsables du système. "J'ai été totalement tenu à l'écart de cette information par la procureure militaire en chef", a-t-il souligné dans des échanges avec ses proches.

Le colonel Assaël n'est pas considéré comme suspect dans cette affaire, mais il est très probable qu'il soit appelé à témoigner devant les enquêteurs. L'entourage du ministre de la Défense a également précisé que bien qu'il ait été désigné par la procureure militaire sortante, Yifat Tomer-Yerushalmi, comme son successeur potentiel, il ne sera pas promu compte-tenu de sa proximité avec les faits incriminés qui ont conduit à l'éviction de la procureure militaire en chef.

Selon des sources proches du dossier, quatre officiers supérieurs du parquet militaire israélien auraient été complices de la fuite des éléments d'enquête et de la vidéo dans cette affaire. Parmi eux figurent la procureure militaire en chef elle-même, Yifat Tomer-Yerushalmi, sa porte-parole, ainsi qu'un autre officier supérieur qui occupait un poste de direction au sein du parquet militaire au moment des faits.

En outre, d'après d'autres révélations publiées par la journaliste Ayala Hasson de la chaine Kan, les principaux protagonistes de la fuite dans la presse de la vidéo dont la procureure mililtaire en chef ont échafaudé leur stratégie sur un groupe whatsapp. Les échanges accablants sont en possession de la police et ont été versés aux dossiers de l'enquête.