Coup de théâtre dans l’affaire dite de Sdé Teiman, qui secoue depuis des mois la justice militaire israélienne. Le détenu palestinien au cœur du dossier de violences présumées commises par des soldats de la “Force100” a été expulsé vers Gaza il y a trois semaines, sans que les avocats de la défense n’en soient informés.

L’information a été confirmée par la procureure militaire, qui a reconnu que le détenu “a été renvoyé dans le cadre de l’opération Shavim Legvulam -Retour à leurs frontières— une mesure incluse, selon l’armée, dans les échanges liés à la libération d’otages.

L’annonce a provoqué la colère des avocats des soldats accusés, qui dénoncent une “atteinte grave au processus judiciaire”. L’organisation Honenu, représentant deux des militaires, parle d’une “honte nationale” et réclame l’annulation immédiate de l’acte d’accusation : “Le plaignant, qui a participé à une mise en scène mensongère, aurait dû être jugé comme terroriste, pas libéré comme héros.”

L’un des avocats, Me Efraïm Damari, a réagi avec indignation : “Il a été expulsé malgré le fait qu’il soit le seul témoin de l’acte d’accusation. C’est une farce judiciaire. Il faut annuler le procès sans délai.”

Selon le communiqué de l’armée, la liste des personnes relâchées a été établie “sous la direction du Shin Bet”, et non par la procureure militaire. Mais l’affaire prend désormais une tournure explosive : le témoin-clé ayant quitté le pays, le procès pourrait s’effondrer, privant la justice de sa pièce centrale dans ce dossier sensible.