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La proposition américaine pour la gestion de la Bande de Gaza

Les États-Unis proposent le déploiement d'une force internationale à Gaza pour au moins deux ans.

4 minutes
4 novembre 2025

ParGuitel Benishay

La proposition américaine pour la gestion de la Bande de Gaza
Photo by Abed Rahim Khatib/Flash90

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Les États-Unis ont transmis lundi soir aux membres du Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution prévoyant la création d'une force internationale à Gaza, selon des informations révélées par la chaine israélienne N12. Cette force devrait être déployée pour une période minimale de deux ans.

Une résolution de l'ONU est nécessaire suite aux demandes de l'Indonésie et de l'Azerbaïdjan, qui prévoient d'envoyer des troupes au sein de cette force déployée dans la Bande de Gaza.

Selon le projet, qualifié de "sensible mais non classifié", les États-Unis et les pays participants disposeraient d'un large mandat pour contrôler Gaza jusqu'en 2027, avec possibilité de prolongation. D'après un haut responsable américain, cette Force internationale de stabilisation (ISF) serait une force d'application temporaire, et non une force de maintien de la paix de l'ONU. Durant la période d'activité de cette force, Tsahal devra progressivement mettre fin à ses opérations à Gaza et se retirer de certaines zones de la Bande de Gaza. Parallèlement, l'Autorité palestinienne devra entreprendre des réformes censées lui permettre de gouverner le territoire par la suite.

Selon un responsable américain, les États membres du Conseil de sécurité débattront de la proposition dans les prochains jours et voteront dans les semaines à venir, l'objectif étant de déployer les soldats de la force dès le mois de janvier.

D'après le projet de résolution circulant ces derniers jours, la Force de stabilisation internationale (ISF) sera placée sous l'autorité directe d'un "Conseil de la paix international" - un nouvel organe qui devrait être présidé par Donald Trump. Aux côtés de Trump siégeront des personnalités de haut rang de différents pays, et ce conseil servira de cadre politique suprême pour la mise en œuvre de l'accord à Gaza.

Selon le document, l'ISF contribuera à sécuriser les frontières entre Gaza et l'Égypte, ainsi qu'entre Gaza et Israël, et œuvrera à stabiliser l'environnement sécuritaire en assurant la démilitarisation de la Bande de Gaza, la destruction des infrastructures terroristes militaires et offensives, et en empêchant leur reconstitution. La force procédera également au désarmement permanent des groupes armés non étatiques.

En outre, l'ISF "protégera les civils, y compris dans le cadre d'opérations d'aide humanitaire", et coordonnera avec les États concernés l'établissement de corridors humanitaires. Une partie de sa mission consistera également à former et soutenir les forces de police palestiniennes qui opéreront à Gaza après avoir fait l'objet d'un contrôle de sécurité et d'une autorisation.

Selon le projet, la force opérera sous un commandement unifié choisi avec l'approbation du Conseil de la paix, en coordination étroite avec l'Égypte et Israël. Les commandants de la force se verront accorder l'autorité "d'utiliser tous les moyens nécessaires pour accomplir le mandat, conformément au droit international, y compris le droit humanitaire international".

Il est également stipulé que le "Conseil de la paix" agira comme organe de gouvernance temporaire responsable de la définition des priorités, de la mobilisation de financements pour la reconstruction de la Bande de Gaza, de la supervision des réformes nécessaires au sein de l'Autorité palestinienne, et de "la supervision et du soutien à un comité palestinien technocratique et apolitique, composé de professionnels palestiniens qualifiés originaires de la Bande de Gaza... qui sera responsable de la gestion quotidienne du service public et de l'administration à Gaza".

Ce comité technocratique palestinien - un organe civil apolitique composé de professionnels palestiniens résidents de Gaza - gérera le service public et l'administration civile sur place. Un responsable américain a précisé que le Conseil de la paix devrait commencer à fonctionner avant même la création du comité technocratique.

L'aide sera acheminée vers la Bande de Gaza durant cette période par des organisations travaillant avec le Conseil de la paix, notamment l'ONU, la Croix Rouge et le Croissant Rouge. La proposition précise également que toute organisation qui transférerait de l'aide à des groupes armés ou en ferait un usage abusif ne pourra plus opérer dans le territoire.

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