Plus d'une centaine de dirigeants européens ont participé à la délégation annuelle de l'Association des organisations juives d'Europe à Auschwitz, dans un contexte d'aggravation dramatique de l'antisémitisme sur le continent depuis le 7 octobre.
Des ministres, des parlementaires et des personnalités publiques ont rejoint cette délégation placée sous le thème "Assurer un avenir contre la haine et l'incitation".
Le Rav Menachem Margolin, président de l'Association, a averti que ces deux dernières années sont devenues "les jours les plus sombres pour les Juifs d'Europe depuis la Shoah". Il a appelé les chefs d'État à déclarer les Juifs d'Europe comme une minorité protégée et à garantir un financement gouvernemental permanent pour la sécurisation des institutions juives.
"L'antisémitisme détruit la démocratie en Europe et il est inacceptable que les États laissent la responsabilité de la lutte aux victimes", a-t-il déclaré. "Il s'agit de survie - la survie d'un peuple, et la crédibilité morale de l'Europe elle-même. Nous ne demandons pas de privilèges - nous exigeons la justice".
L'ancien Premier ministre britannique Boris Johnson, qui a reçu le prix du Roi David décerné par l'Association, a déclaré : "La Nuit de cristal a été un signal d'alarme qui n'a pas réussi à nous réveiller. Le 7 octobre a été le massacre le plus horrible depuis la Shoah, et nous échouons à nouveau au test de l'humanité. Au lieu de se tenir aux côtés d'Israël, une foule enragée a envahi les rues des villes occidentales".
Le Premier ministre belge Bart De Wever a affirmé : "La mémoire n'est qu'une partie de l'histoire. L'antisémitisme se manifeste partout en Europe, et nous ne devons pas lui céder un seul millimètre".
Le Dr Christer Mattsson, directeur de l'Institut Segerstedt en Suède, a révélé une découverte préoccupante : "Notre recherche montre que l'hostilité envers les Juifs ne vise plus les 'Juifs' mais les 'sionistes'. Lorsque nous avons remplacé le mot 'Juifs' par 'sionistes' dans les questionnaires d'enquête, le taux de croyances antisémites a fortement augmenté. L'antisionisme est devenu la forme principale de l'antisémitisme moderne".
Le Dr Janos Boka, ministre hongrois pour les Affaires européennes, a déclaré : "Nous ne gagnons pas la lutte contre l'antisémitisme, nous perdons du terrain chaque jour. Les gouvernements doivent prendre leurs responsabilités et imposer de véritables sanctions. L'Union européenne doit faire suivre ses paroles d'actes".
Bert-Jan Ruissen, député européen néerlandais, a évoqué l'annulation d'un concert uniquement en raison de la présence du 'hazan de Tsahal : "Aux Pays-Bas, un concert a été annulé uniquement parce que l'un des musiciens sert dans Tsahal. Ce n'est pas une protestation - c'est de la discrimination".
Yaakov Finkelstein, ambassadeur d'Israël en Pologne, a affirmé : "Nous avons besoin d'action - pas de condamnations. La délégitimation d'Israël alimente un cercle dangereux de désinformation. La solution est l'éducation".