Israël

Drones illégaux dans le Néguev : alerte sur une menace sécuritaire majeure

Une opération illégale de vente de drones dans le sud d’Israël révèle une montée alarmante du trafic transfrontalier et de la criminalité organisée depuis octobre 2024. Des voix s’élèvent pour exiger une réponse antiterroriste.

2 minutes
4 novembre 2025

ParDelphine Miller

Drones illégaux dans le Néguev : alerte sur une menace sécuritaire majeure
Néguev. Crédit photo: Delphine Miller/IsraJ

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Une audition d’urgence s’est tenue ce lundi 3 novembre à la Knesset, au sein de la Commission spéciale pour les implantations de la frontière orientale, consacrée à la crise sécuritaire dans le Néguev. Les députés y ont entendu des avertissements sévères sur « une menace stratégique nationale » liée à la prolifération des drones utilisés pour la contrebande d’armes, de drogue et de munitions depuis la frontière égyptienne.

Au centre de l’affaire : un commerce illégal installé près de Bir Hadaj, construit sans permis sur des terres de l’État et actif sur les réseaux sociaux. Cette entreprise bédouine vend publiquement des drones militaires avancés, des dispositifs de lancement, du matériel de camouflage et des accessoires tactiques, tout en livrant ses produits dans d’autres localités du sud, notamment Rahat et Segev Shalom.

Le mouvement Regavim, une organisation civique israélienne connue pour son action en faveur de la souveraineté et de la protection du domaine public, a alerté la semaine dernière les autorités de sécurité, la police et le ministère de la Défense. Dans une lettre datée du 27 octobre 2025, le mouvement dénonce « une infrastructure criminelle organisée au niveau national », et appelle à l’application immédiate de mesures antiterroristes : détentions administratives, enquêtes fiscales, saisies de fonds et confiscation des appareils utilisés pour des activités illégales.

« Les drones ne sont pas des jouets, mais des armes », insiste le communiqué de Regavim. « Abandonner le Néguev, c’est trahir la sécurité nationale. »
Son coordinateur régional sud, Yehuda Kapach, précise : « Le trafic par drone n’est plus une activité marginale, c’est un système organisé comparable à une organisation terroriste. Chaque jour, des centaines d’armes franchissent nos frontières. »

Des enquêtes de Kan 11 et de Ynet ont récemment révélé que plusieurs drones transportant des fusils d’assaut avaient été interceptés près de Nitzana et Kadesh Barnea, confirmant l’ampleur du phénomène.
Selon Kapach, la situation sur la frontière égyptienne « démontre une défaillance systémique de la barrière », permettant le passage d’armes, de munitions et de contrebande vers le centre du pays.

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