Politique

La Knesset rejette un projet de loi controversé visant à priver du droit de vote ceux qui ne font pas leur service militaire

La mesure était proposée pour renforcer la pression sur les milieux orthodoxes

2 minutes
6 novembre 2025

ParJohanna Afriat

La Knesset rejette un projet de loi controversé visant à priver du droit de vote ceux qui ne font pas leur service militaire
Homme orthodoxe dans un isoloir Photo by Chaim Goldberg/Flash90

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La Knesset a rejeté mercredi sans ambiguïté un projet de loi controversé qui visait à retirer le droit de vote aux citoyens israéliens n’ayant effectué ni service militaire ni service national. Le texte, présenté par le député Avigdor Liberman, chef du parti Israel Beitenou, et déposé par son collègue Oded Forer, a été repoussé par 69 voix contre 27. Ce résultat illustre une opposition large et transpartisane à une proposition jugée contraire aux principes démocratiques.

L’initiative cherchait à instaurer un lien direct entre les devoirs civiques et militaires des citoyens et leur droit fondamental à participer aux élections. La ministre Gila Gamliel, du Likoud, avait exprimé la position officielle du gouvernement, appelant les députés à s’opposer fermement au texte. Elle a dénoncé une « approche non démocratique », une prise de position qui semble avoir contribué au rejet massif du projet.

Le débat à la Knesset a été particulièrement animé. Moshe Gafni, président du parti Degel Hatorah, a vivement pris à partie Avigdor Liberman, l’accusant d’hypocrisie. Il lui a rappelé qu’en tant qu’ancien ministre de la Défense, il n’avait jamais promu la conscription universelle et qu’il avait même soutenu les exemptions accordées aux étudiants des yeshivot.

Cette proposition de loi s’inscrit dans un climat politique déjà tendu autour de la question du service militaire obligatoire pour les orthodoxes. Une semaine plus tôt, le chef de l’opposition, Yair Lapid, avait ravivé le débat en suggérant, lors d’une réunion de son parti Yesh Atid, qu’un citoyen refusant de se présenter au centre d’incorporation ne puisse plus voter.

Ses propos ont suscité de vives réactions dans les rangs religieux. Le député Yisrael Eichler, du parti Judaïsme unifié de la Torah, a ironisé sur cette idée, estimant qu’une telle mesure devrait aussi s’appliquer « à tous ceux qui n’ont jamais combattu en première ligne », allusion aux objecteurs de conscience souvent affiliés à la gauche qui se font exempter pour des raisons idéologiques. Il a ajouté, non sans provocation, que « quiconque n’a pas obtenu son baccalauréat devrait être inéligible au poste de Premier ministre », une pique directe adressée à Lapid, qui n’est pas titulaire du diplôme.

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