La communauté juive du Maroc est en émoi après la tenue, dimanche, des funérailles du militant d'extrême gauche pro-palestinien Sion Assidon au cimetière juif de Casablanca. L’homme, figure de proue du mouvement BDS dans le pays et fervent opposant à Israël, a été inhumé sur place sans l’autorisation des autorités communautaires, provoquant une vive controverse.

Sion Assidon, 77 ans, était connu pour avoir organisé de nombreuses manifestations contre l’État d’Israël et Tsahal depuis le déclenchement de la guerre. Issu d'une famille marocaine juive de commerçants, il disait s'exprimer publiquement en tant que « citoyen marocain, amazigho-arabe » et non en tant que Juif. Il est décédé samedi dernier, après avoir passé près de trois mois dans le coma.

Des rumeurs ont circulé parmi ses partisans, évoquant une possible agression ou un empoisonnement. Toutefois, le procureur général marocain a conclu qu’aucun acte criminel n’avait été commis.

Hier, un cortège funèbre massif s’est rendu au cimetière juif de Casablanca. Selon des responsables communautaires, la cérémonie s’est tenue sans leur accord. « Ils l’ont enterré avec des drapeaux palestiniens dans le cimetière juif », a déclaré un haut responsable à Mako. « Des tombes ont été profanées, des pierres tombales détruites, et les Juifs venus protester ont été expulsés. Les funérailles se sont transformées en un véritable cirque. »

Face à l’ampleur de la controverse, certains membres de la communauté juive envisagent désormais de faire exhumer la dépouille du militant et de la transférer ailleurs. « Cet homme a soutenu le Hamas et justifié le massacre du 7 octobre », a ajouté le même responsable. « Il est regrettable qu’il repose dans un cimetière juif. »