Le rapport du Bureau central des statistiques publié ce jour est sans appel : malgré une légère hausse de 1,7 % des dépenses nationales de santé en 2024, atteignant 146 milliards de shekels, Israël reste loin derrière les pays de l’OCDE, avec seulement 7 % du PIB consacrés à la santé, contre 12,3 % en Allemagne et 17,2 % aux États-Unis. Le financement public, en recul à 4,7 % du PIB, ne couvre plus que deux tiers de la dépense totale, les ménages supportant près d’un tiers des coûts via paiements directs et assurances privées.

La dépendance au financement privé accroît les inégalités d’accès aux soins, tandis que la saturation des hôpitaux et la pénurie de lits fragilisent un système pourtant reconnu pour son efficacité et sa longévité exceptionnelle -espérance de vie : 83,8 ans.
Selon le professeur Nadav Davidovitch de l'Université Bar-Ilan, la situation est devenue intenable : « Nous sortons de deux années de guerre où le système a fait preuve d’un héroïsme remarquable. Mais les applaudissements ne suffisent pas : la santé publique, la gériatrie et les hôpitaux régionaux sont en train de s’effondrer. »
L’absence actuelle de ministre de la Santé et le blocage de la commission du panier de soins symbolisent cette crise de gouvernance. Le rapport du Bureau central des statistiques met en garde : sans réinvestissement massif, la “Start-Up Nation” risque de devenir un pays malade de ses choix budgétaires.