Benyamin Netanyahou s'est exprimé pour la première fois sur la demande de grâce formulée par le président américain Donald Trump, affirmant avec fermeté qu'il ne plaiderait coupable « à aucun prix ».
Dans une interview accordée au podcast de la journaliste australienne Erin Mullen diffusée ce jeudi, le Premier ministre israélien a abordé la démarche inhabituelle de Trump qui a envoyé une lettre au président Isaac Herzog. « J'apprécie grandement le président Trump, qui agit avec honnêteté et franchise », a déclaré Netanyahou.
Interrogé sur les implications d'une éventuelle acceptation de la grâce présidentielle – qui nécessiterait théoriquement une reconnaissance de culpabilité – Netanyahou a été catégorique : « Cela n'arrivera pas. Personne ne peut imaginer je fasse une chose pareille, et je ne le ferais certainement pas. »
Le chef du gouvernement israélien a vivement critiqué le procès dont il fait l'objet, le qualifiant d'« absurde ». « Je suis au tribunal trois jours par semaine, alors que je gère un pays en guerre, et maintenant, alors que je m'efforce de promouvoir la paix, je dois expliquer pourquoi mon fils Yair a reçu une peluche Bugs Bunny à l'âge de cinq ans, ou des boîtes de cigares », s'est-il indigné. Il a ainsi dénoncé l'impact de cette procédure judiciaire sur sa capacité à diriger le pays : « Ce procès nuit aux intérêts israéliens et américains. Je devrais pouvoir consacrer mon temps à ce qui va façonner l'avenir d'Israël et du Moyen-Orient. »
Ces déclarations font suite aux remerciements publics adressés mercredi par le Premier ministre à Trump sur le réseau X : « Merci, Monsieur le Président Trump, pour votre soutien exceptionnel. Comme toujours, vous allez droit au but et vous dites les choses telles qu'elles sont. »
Dans sa lettre officielle au président Herzog, Donald Trump qualifie les poursuites contre Netanyahou de « persécution politique injustifiée ». « Le moment est venu de permettre à Bibi d'unir Israël – par l'amnistie et la fin des hostilités », écrivait le président américain, louant la « fermeté inébranlable » du Premier ministre israélien. Le président américain soulignait également le rôle de Netanyahou dans la promotion des accords d'Abraham et sa détermination face aux adversaires d'Israël, notamment l'Iran, tout en précisant respecter « pleinement l'indépendance du système judiciaire israélien ».
Interrogé par les médias sur la raison qui l'avait poussé à envoyer cette lettre à ce moment précis, Trump a expliqué qu'il avait suivi les recommandations de ses conseillers. Ces derniers préconisaient de formaliser par une missive officielle le soutien du président à une grâce de Netanyahou, et de ne pas se contenter de formuler celui-ci oralement comme il l'a fait le mois dernier à la Knesset en interpellant directement Isaac Herzog alors qu'il se trouvait à ses côtés.