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La “Mamdani de la côte Ouest” élue maire de Seattle, la communauté s'inquiète

Après avoir accusé Israël de « génocide à Gaza » et promis d’examiner le désinvestissement municipal ainsi que l’arrêt des coopérations sécuritaires, Katie Wilson a battu le maire sortant de Seattle, Bruce Harrell, dans la communauté juive locale, on se prépare à suivre sa politique de près.

2 minutes
14 novembre 2025

ParNathalie Sosna Ofir

La “Mamdani de la côte Ouest” élue maire de Seattle, la communauté s'inquiète
La victoire de Kate Wilson s’inscrit dans une tendance nationale : la montée de l’aile progressiste du Parti démocrate

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Membre du Parti démocrate, Katie Wilson – surnommée « la Mamdani de la côte Ouest » pour ses positions très critiques envers Israël – a été élue dans la nuit de jeudi à vendredi, en battant le maire sortant Bruce Harrell. Âgée de 43 ans, elle a mené une campagne axée sur le coût du logement et une taxation accrue des plus riches, obtenant un soutien massif auprès des jeunes, des militants socialistes et de nombreux habitants marginalisés par l’essor de l’industrie high-tech locale.

La victoire de Wilson s’inscrit dans une tendance nationale : la montée de l’aile progressiste du Parti démocrate, illustrée par l’élection récente de Zohran Mamdani à New York. Comme Mamdani, Wilson se présente comme une socialiste engagée, défenseuse de la justice sociale dans un contexte de creusement des inégalités, notamment dans les métropoles prospères. Mais ses positions sur Israël suscitent une vive inquiétude dans la communauté juive locale et au-delà. Pendant la campagne, elle a accusé Israël de commettre un « génocide à Gaza » et a promis d’examiner la mise en œuvre du BDS au niveau municipal, ainsi que le retrait des investissements de la ville « si ceux-ci soutiennent indirectement les actions d’Israël ».
Dans un e-mail à un habitant lui demandant de préciser sa position, Wilson a affirmé être « tout à fait ouverte à envisager un arrêt des coopérations entre les polices américaines et les forces de sécurité israéliennes » — proposition jugée antisémite par des organisations juives. Le bureau local de l’AJC -American Jewish Committee- a dénoncé des accusations « dénuées de fondement factuel ou juridique » et a appelé la nouvelle maire à « garantir la sécurité de la communauté juive et à travailler avec ses institutions ».

Sa campagne, largement portée par des bénévoles, s’est inspirée du modèle Mamdani : langage direct, critique virulente de l’élite économique et des géants de la tech : « Je veux que Seattle soit une ville où les classes moyennes et populaires puissent vivre ». Elle a promis de promouvoir un programme de logements sociaux, un impôt municipal sur les plus-values et l’expansion de l’éducation gratuite de la maternelle au collège.

La communauté juive locale se prépare désormais à suivre de près ses décisions : « La crainte est qu’elle légitime des organisations anti-israéliennes », estime l’AJC, qui dit espérer qu’elle privilégiera la coopération plutôt que l’affrontement.

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