Un haut responsable de la Maison-Blanche a affirmé, hier soir, mercredi, que l’administration Trump mènerait des discussions avec Israël pour s’assurer que la transaction avec Riyad puisse avancer tout en respectant l’ensemble des engagements américains envers Jérusalem : « L’administration Trump est engagée par la loi qui stipule que les États-Unis préserveront l’avantage militaire qualitatif de Tsahal au Moyen-Orient. Nous ne la violerons pas ».
Israël est le seul État du Moyen-Orient à disposer de F-35, et fournir ces appareils à l’Arabie saoudite pourrait affecter la supériorité militaire israélienne. La préservation de cet avantage est inscrite dans un accord de longue date entre Washington et Jérusalem, et a été codifiée dans la loi américaine en 2008. La mise en œuvre d’un tel accord prendrait plusieurs années, donnant à Israël du temps pour négocier ses termes avec Washington.
Selon des responsables américains cités par Reuters, les F-35 destinés à l’Arabie saoudite seraient toutefois moins avancés que ceux livrés à Israël : ils n’intégreraient ni les systèmes d’armes avancés ni les équipements de guerre électronique développés en Israël, afin de ne pas altérer l’avantage militaire de Tsahal.
À ce stade, la vente va à l’encontre de la demande israélienne de conditionner la transaction à une avancée vers la normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite. Si la vente progresse sans cette condition, Israël perdrait un levier essentiel pour faire pression sur Riyad.
Ce rapport intervient après l’annonce, mardi, d’un ensemble d’accords de défense conclus entre Donald Trump et le prince héritier Mohammed ben Salmane, incluant la vente de F-35. Trump a déclaré que l’Arabie saoudite s’était également engagée à acheter 300 chars américains et à investir 1 000 milliards de dollars dans des actifs américains. Lors d’un dîner d’État officiel, Trump a par ailleurs annoncé le statut de grand allié non-membre de l’OTAN pour l’Arabie saoudite, un geste que Riyad souhaitait depuis longtemps. Selon la télévision d’État saoudienne, citant le ministre de l’Investissement Khalid Al-Falih, la valeur totale des accords conclus entre Washington et Riyad atteint désormais 557 milliards de dollars.