Le correspondant militaire de Galei Tsahal, Doron Kadoch, révèle ce dimanche matin des éléments qui montrent le degré de préparation du Hamas à l'attaque du 7 octobre, son niveau d'infiltration et le rôle néfaste joué par les comptes des soldats de Tsahal sur les réseaux sociaux.
Il s'avère que pendant des années, des soldats ont exposé des informations sensibles sur les réseaux sociaux. Le Hamas a collecté ces fragments d'information et créé une force de "tankistes" de la No'hba, entraînés à conduire et manœuvrer des chars Merkava Mark 4.
Lors des enquêtes sur les défaillances du 7 octobre, Tsahal a découvert avec stupeur que le Hamas avait réussi à neutraliser des chars dans la bordure de Gaza et tenté de s'en emparer pour les ramener dans la Bande de Gaza.
Lors de l'attaque du 7 octobre, une force terroriste du Hamas est parvenue à neutraliser des chars à la frontière avec Gaza et à les rendre inutilisables. Les terroristes connaissaient l'existence d'un bouton secret dans le char qui, une fois actionné, désactive le véhicule pour une certaine période. Cette énigme a persisté pendant des mois : comment le Hamas avait-il découvert ce bouton secret et acquis une connaissance aussi intime du Merkava Mark 4 ?
Ce n'est que plusieurs mois après le début de la guerre, début 2024, que les forces de Tsahal ont découvert un tunnel souterrain dans le camp central surnommé "le Pentagone", révélant le secret : le Hamas avait collecté pendant des années des renseignements détaillés sur les chars Merkava Mark 4, obtenant des informations extrêmement sensibles sur lesquelles il a basé une partie de son attaque.
Le Hamas a rassemblé ces renseignements sensibles à partir des réseaux sociaux de soldats de Tsahal. En surveillant des dizaines de milliers de militaires, l'organisation a reconstitué le puzzle pièce par pièce, obtenant des informations précieuses : photos et vidéos, certaines apparemment anodines, provenant de bases, de postes fortifiés, du centre d'entraînement blindé de Shizafon, ainsi que des vidéos de formation montrant des exercices à bord de chars.
Grâce à ces informations sensibles récupérées sur les réseaux et dans les documentations de Shizafon, le Hamas a élaboré un plan complet : une force de terroristes de la No'hba a été formée et entraînée pendant une longue période pour devenir des "tankistes". Ils disposaient de maquettes grandeur nature de chars Merkava et d'un logiciel de simulation avancé qui leur apprenait à manœuvrer les véhicules.
Le projet ambitieux du Hamas, révélé par Tsahal, allait encore plus loin : la force de la No'hba devait s'emparer de chars et les conduire dans la Bande de Gaza pour les utiliser contre les forces israéliennes. Heureusement, le Hamas n'a pas réussi à concrétiser ce plan lors de l'attaque du 7 octobre. Mais il a quand même réussi à neutraliser plusieurs tanks.
Cette révélation expose une dimension supplémentaire de la défaillance du 7 octobre : tandis qu'en Israël les services de renseignement sous-estimaient la menace, considérant les entraînements et préparatifs du Hamas comme de simples "manœuvres" et une "vitrine", de l'autre côté de la frontière, à Gaza, se déroulait un système d'entraînement et de préparation rigoureux et méticuleux pour une opération sans précédent.
Dans les plans d'attaque retrouvés sur des terroristes capturés ou éliminés le jour du massacre, ainsi que dans le matériel saisi ultérieurement à Gaza, Tsahal a découvert l'ampleur de son exposition : le Hamas connaissait chaque portail intérieur des postes fortifiés, chaque détail technique des chars et chaque point faible des obstacles de sécurité.
Une grande partie de ces informations a été obtenue par manque de vigilance concernant la sécurité des données sur les réseaux sociaux. Une ligne de plus au registre des défaillances.