L’avertissement résonne comme un signal d’alarme : si un séisme majeur frappait Israël demain, le pays serait loin d’être prêt. Lors d’une séance d’urgence du Comité de l’Intérieur et de la Protection de l’Environnement, présidé par le député Yitzhak Kroizer, les responsables auditionnés ont dressé un tableau préoccupant. Aucun organisme ne détient aujourd’hui la responsabilité exclusive de gérer une catastrophe nationale. Ministères, autorités locales et services professionnels fonctionnent chacun de leur côté, sans coordination ni hiérarchie opérationnelle. « S’il n’y a personne en charge, il est impossible de gérer un événement de cette ampleur », a averti Kroizer, appelant à la création d’une autorité unique dotée de moyens réels.

Les programmes antisismiques comme Tama 38 et son amendement 139 sont également pointés du doigt. Leur modèle économique, basé sur les profits des promoteurs, concentre les chantiers dans le centre du pays, laissant les régions réellement exposées — Tibériade, Beit She’an, Kiryat Shmona — quasiment sans renforcement. Pire encore : seuls 4 % des budgets dédiés au renforcement des bâtiments publics essentiels ont été utilisés.

Autre point critique : la gestion des matières dangereuses. Israël compte 1 267 installations potentiellement sensibles en cas de séisme. Pourtant, un seul fonctionnaire est chargé de ce dossier à l’échelle nationale. À ce rythme, les responsables ont averti qu’il faudrait environ soixante ans pour sécuriser l’ensemble de ces sites.

Pour les membres du comité, le constat est sans appel : Israël vit sur une faille, au sens propre comme au figuré. Tant que l’État n’aura pas défini un commandement clair, des budgets effectifs et une stratégie cohérente, un tremblement de terre pourrait se transformer en catastrophe nationale annoncée.