« Les Juifs veulent être des surhommes en Pologne, bénéficier d’un statut supérieur, et la police polonaise danse au rythme qu’ils imposent, la Pologne est pour les Polonais. Les autres nations ont leurs propres pays, y compris les Juifs. » a déclaré devant le camp d’extermination d’Auschwitz le député d’extrême droite Grzegorz Braun ajoutant que promouvoir la vie juive en Pologne revenait à « inviter Hannibal Lecter comme voisin ».Il a ensuite promis que son parti « disperserait aux quatre vents le Conseil international d’Auschwitz » s’il accédait au pouvoir, assurant que ce conseil n’aurait plus ni assise juridique, ni budget.Auschwitz-Birkenau serait, selon lui, une « zone extraterritoriale » : « Ce n’est plus un territoire polonais. »
La tirade a déclenché une vive controverse dans tout le pays. Le ministre polonais de la Justice et procureur général, Waldemar Zurek, a déclaré à l’agence de presse polonaise qu’il engagerait des poursuites contre Braun et son parti : « Je ne laisserai pas passer cela. Il n’y a pas de place pour l’antisémitisme en Pologne, et de telles déclarations nuisent gravement à notre pays, à l’étranger comme chez nous, nous n’autoriserons personne à exprimer de tels propos en toute impunité. Nous agirons fermement. C’est profondément honteux pour les Polonais qu’au XXIᵉ siècle, après ce qui est arrivé ici pendant la Seconde Guerre mondiale, quelqu’un transforme ce lieu — Auschwitz — en un jeu politique sordide. » Zurek avait déjà signé une demande visant à lever l’immunité parlementaire de Braun après des propos niant l’existence des chambres à gaz d’Auschwitz-Birkenau.
Braun, qui a terminé quatrième à l’élection présidentielle polonaise cette année, est coutumier des provocations antisémites. Il s’était fait connaître à l’international en 2021, lorsqu’il avait éteint au moyen d’un extincteur une hanoukkia installée au Parlement polonais, qualifiant la célébration juive « d’anti-polonaise ». Il s’oppose également aux procédures de restitution pour les survivants de la Shoah.
Ces déclarations violent la loi polonaise, en particulier l’article 55 de la loi sur l’Institut de la mémoire nationale qui interdit la négation publique des crimes nazis, leur déformation grossière ou toute affirmation suggérant une responsabilité polonaise. En octobre, un projet de résolution du Conseil des ministres sur l’adoption de la Stratégie nationale de lutte contre l’antisémitisme et de soutien à la vie juive 2025-2030 a été publié sur le site de la Chancellerie du Premier ministre.