Le Premier ministre Binyamin Netanyahou a accueilli ce dimanche le chancelier allemand Friedrich Merz dans son bureau à Jérusalem. Il s'agit de la première visite officielle du dirigeant allemand en Israël depuis sa prise de fonction il y a sept mois.
Lors d'une conférence de presse conjointe, Merz a souligné l'importance symbolique de sa visite à Yad Vashem par laquelle il a tenu à commencer son séjour en Israël: "Le traumatisme de la Shoah constitue un élément fondamental de l'identité israélienne et définit également une part de l'identité allemande", a-t-il déclaré.
Le chancelier a rappelé le soutien indéfectible de Berlin envers Israël depuis les événements du 7 octobre. "Nous avons partagé votre préoccupation concernant les otages détenus à Gaza. Aucun État ne saurait tolérer l'enlèvement et l'assassinat de ses citoyens, comme cela s'est produit dans les kibboutzim. Nous sommes restés à vos côtés quand d'autres se détournaient", a affirmé Merz.
Le dirigeant allemand a toutefois évoqué le dilemme auquel fait face son pays pour justifier l'embargo sur les armes qu'il a décidé il y a quelques mois et qui a, depuis, été annulé : "L'Allemagne est attachée à la sécurité d'Israël, mais aussi au respect des droits humains et du droit international. Israël doit agir conformément aux normes internationales, tout en reconnaissant qui est l'agresseur dans ce conflit."
Merz a salué l'accord obtenu grâce à l'intervention de l'administration Trump, qui a permis le retour des otages. "La deuxième phase à Gaza doit maintenant débuter. Nous contribuerons à l'édification de la paix. Le Hamas ne doit avoir aucun avenir à Gaza", a-t-il insisté.
Le chancelier a plaidé pour une vision globale du conflit : "Israéliens et Palestiniens ont souffert. Un nouvel ordre permettant une coexistence pacifique est nécessaire. La solution à deux États émergera des négociations. L'Autorité palestinienne mérite d'être critiquée, certes, mais les efforts de réforme en cours méritent notre soutien."
Netanyahou, de son côté, a mis en avant la dimension stratégique du partenariat avec l'Allemagne. "L'Allemagne œuvre pour la défense d'Israël, mais Israël contribue également à la sécurité de l'Allemagne", a souligné le Premier ministre, évoquant les perspectives de coopération accrue en matière de défense et de technologie.
Concernant Gaza, Netanyahou a exposé sa stratégie en trois phases : le retour du dernier otage, le démantèlement du Hamas, puis un processus de "dé-radicalisation" inspiré de l'expérience allemande d'après-guerre. Des discussions avec le président Trump sur les perspectives de paix sont prévues dans les semaines à venir, a précisé le Premier ministre israélien.
En réponse au soutien du chancelier Merz à la solution à deux Etats, le Premier ministre Netanyahou a réitéré l'opposition d'Israël à la création d'un Etat palestinien : "Ils disposaient déjà d'un Etat à Gaza et ont tenté de détruire le seul État juif. Nous ne créerons pas une entité vouée à notre destruction."
Les deux hommes ont également évoqué une visite de Netanyahou en Allemagne: ''Je voudrais bien me rendre à Berlin'', a déclaré le Premier ministre israélien en rappelant: ''mais il y a un mandat d'arrêt international contre moi et l'ancien ministre Gallant''.
Par ailleurs, interrogé sur sa demande de grâce dans le cadre de ses procès, Netanyahou a affirmé qu'il refusait de se retirer de la vie politique en échange de cette faveur présidentielle.