Israël a réussi, preuves documentées à l'appui, à prouver à l'Union européenne que l'Autorité palestinienne ne respectait pas ses engagements.
Fin novembre s'est tenue à Bruxelles une rencontre entre hauts responsables de l'Autorité palestinienne et représentants des pays européens donateurs. À l'ordre du jour : l'examen des réformes promises par l'AP – en premier lieu l'arrêt des paiements aux terroristes et à leurs familles, une réforme que les Palestiniens affirmaient avoir déjà mise en œuvre.
Cet engagement ne découlait pas d'une bonne volonté, mais d'une détresse financière. En effet, les Européens ont affirmé qu'il ne donnerait plus un chèque en blanc à l'AP et ont conditionné la poursuite de leur aide – des centaines de millions d'euros – au respect de certains engagements.
La veille de la rencontre, le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar a prévenu, avec preuves à l'appui : non seulement l'Autorité n'a pas cessé les paiements aux terroristes, mais elle les a même augmentés. Le seul changement noté est qu'au lieu de transférer l'argent via un fonds dédié, l'AP a trouvé des canaux alternatifs et dissimulés.
Les services de renseignement israéliens ont préparé un rapport, dont seule une partie pouvait être rendue publique. Une fois validé pour diffusion, le rapport a été présenté lors de chaque rencontre avec des ministres des Affaires étrangères pour ne laisser aucun doute : l'AP continue de payer les terroristes, malgré ses déclarations.
Parallèlement, un dossier compilant les preuves du renseignement israélien a été envoyé aux ambassadeurs israéliens dans les principales capitales européennes, qui l'ont transmis directement aux ministres des Affaires étrangères de leurs pays d'accréditation.
"Le renseignement indique que la politique de paiements aux terroristes se poursuit malgré l'annonce du décret d'Abbas", précise le rapport. "Cela se fait via différents canaux destinés à dissimuler la poursuite des paiements, tout en donnant une fausse impression de réformes."
Le document ajoute : "La politique n'a pas été abolie, elle a simplement été camouflée. Une partie des paiements transite désormais par des canaux alternatifs pour créer une impression trompeuse de réforme. En pratique, l'AP continue de financer et d'encourager le terrorisme."
Le rapport mentionne des enregistrements de retraits effectués dans les bureaux de poste palestiniens. Il note également que des terroristes libérés lors d'échanges ont reçu des salaires pendant leur détention, certains obtenant même des primes supplémentaires de l'AP après leur libération.
Le document cite Abbas lui-même, déclarant le 25 février dernier : "S'il ne nous reste qu'un seul centime, il sera donné aux prisonniers et aux martyrs. Je ne permettrai à personne de retirer le moindre engagement ou centime qui leur est donné. Ils sont plus honorables que nous tous."
Mi-novembre, une délégation israélienne composée d'agents de renseignement s'est donc rendue à Bruxelles. Ils ont rencontré des responsables de l'UE et présenté les violations palestiniennes – conduisant les responsables européens à reconnaître que l'Autorité palestinienne ne respecte pas ses engagements.
La réaction de Bruxelles a été sans précédent. "Nous comprenons qu'un paiement a récemment été effectué aux familles de prisonniers", a indiqué l'UE dans une déclaration exceptionnelle. "Nous regrettons vivement cette décision. Cela semble contredire les annonces précédentes. Nous avons demandé des clarifications à l'Autorité palestinienne."
Les représentants palestiniens, venus à Bruxelles dans l'espoir de lever des fonds supplémentaires, ont été confrontés à une critique rare. Plusieurs pays donateurs ont clairement indiqué – tant aux Palestiniens qu'à leurs sympathisants européens – qu'une partie des financements était conditionnée à la mise en œuvre des réformes.
Les délégués palestiniens, peu habitués à de telles critiques, se sont engagés à créer un fonds transparent reflétant les transferts de fonds et à cesser les paiements aux terroristes. Mais ils comprennent également que la surveillance s'intensifie – non seulement de la part d'Israël, mais aussi des Européens, dont la crédibilité vis-à-vis de l'AP est désormais en jeu.
L'UE est le plus grand donateur de l'AP, et une critique publique de sa part est exceptionnelle. Jusqu'à présent, l'UE préférait garder le silence. Désormais, même à Ramallah, on comprend que la poursuite des paiements pourrait provoquer une confrontation avec leur principal bailleur de fonds.