Devant l’Assemblée nationale de l’American Zionist Movement, qui rassemble plus de cinquante organisations juives américaines, le président Isaac Herzog a livré un discours dense, mêlant inquiétude et détermination. Face à une montée sans précédent de l’antisémitisme aux États-Unis, Herzog a exhorté les dirigeants juifs et alliés d’Israël à mener un combat « uni et résolu » contre cette haine qui « frappe désormais aussi bien depuis l’extrême gauche que l’extrême droite ». Il a rappelé que « jamais un Juif ne devrait être harcelé pour sa foi », soulignant qu’Israël demeure « le seul État-nation du peuple juif et un rempart pour le monde libre ».
Évoquant la situation à New York, où se trouve la plus grande communauté juive hors d’Israël, Herzog a directement critiqué le maire élu Zohran Mamdani, accusé d’exprimer « un mépris total envers l’État-nation du peuple juif ». Le président a condamné les propos tenus après les manifestations devant une synagogue de Manhattan, rappelant que le lien des Juifs à Jérusalem est « une réalité millénaire, au cœur même du judaïsme ». Voir un élu mettre en cause cette évidence historique et spirituelle l’a, selon ses mots, « profondément alarmé ».
Herzog a ensuite répondu fermement aux accusations de génocide portées contre Israël. « Nous sommes une nation qui respecte la loi. C’est inscrit dans notre ADN », a-t-il insisté, soulignant que Tsahal opère selon les règles du droit international et qu’Israël assume et corrige ses erreurs lorsqu’elles surviennent. Il a rappelé que l’État juif avait fourni de l’aide humanitaire « dès le premier jour », affirmant la volonté d’Israël de préserver la vie des civils à Gaza malgré la guerre imposée par le Hamas.
Revenant sur le traumatisme du 7 octobre, Herzog a parlé d’une nation « résiliente mais meurtrie », portant une « cicatrice générationnelle » que rien ne pourra effacer. Il a néanmoins salué la force collective qui se manifeste depuis l’attaque, une force qui, selon lui, reste l’un des piliers de la société israélienne.
Enfin, Herzog a lancé un avertissement clair concernant l’Iran : « Téhéran cherche à se réorganiser et à poursuivre la confrontation contre Israël, avec tous les moyens dont il dispose. » Le président a affirmé que l’Iran tentait d’avancer vers le nucléaire et de renforcer ses réseaux terroristes au Liban et ailleurs dans la région. « Nous n’avons pas le droit d’être naïfs une seule seconde », a-t-il prévenu.
À New York, le message d’Herzog était sans ambiguïté : face à la haine, aux tentatives de délégitimation et aux menaces régionales, Israël attend de ses alliés qu’ils restent fermes, unis et lucides. Le combat contre l’antisémitisme et contre l’agression iranienne, a-t-il rappelé, n’est pas seulement celui d’Israël, mais celui « de tous ceux qui défendent la liberté ».