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Ukraine : Friedrich Merz compare la stratégie américaine à la capitulation face à l'Allemagne nazie

"De même qu'en 1938, les Sudètes ne suffisaient pas, Poutine ne s'arrêtera pas là", a déclaré Friedrich Merz

2 minutes
14 décembre 2025

ParJohanna Afriat

Ukraine : Friedrich Merz compare la stratégie américaine à la capitulation face à l'Allemagne nazie
Friedrich Merz Photo : OREN BEN HAKOON/POOL***

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Le chancelier allemand Friedrich Merz a vivement critiqué l'approche diplomatique américaine vis-à-vis de la guerre en Ukraine. Lors d'un discours prononcé devant le congrès de la CSU en Bavière, il a tracé un parallèle entre la Russie de Vladimir Poutine et l'Allemagne nazie à la veille de la Seconde Guerre mondiale, tout en comparant implicitement la position américaine à celle de la Grande-Bretagne lors des accords de Munich de 1938.

Le chancelier a reçu de chaleureux applaudissements en affirmant que l'Allemagne et l'Europe devaient continuer à soutenir Kiev militairement et financièrement, appelant à un renforcement de l'unité européenne, y compris avec le Royaume-Uni post-Brexit.

"C'est le schéma que nous aurions dû observer dès 2014 avec le début de l'invasion russe du Donbass, et au plus tard depuis 2022 avec l'extension de l'invasion à toute l'Ukraine", a déclaré Merz. Il a averti que si l'Ukraine tombait, Poutine ne s'arrêterait pas là, établissant une comparaison historique : "De même qu'en 1938, les Sudètes ne suffisaient pas, Poutine ne s'arrêtera pas là."

Le chancelier a fait référence à la conférence de Munich de septembre 1938, où le Premier ministre britannique Neville Chamberlain et son homologue français Édouard Daladier avaient cédé les Sudètes tchécoslovaques à Hitler, sans consulter Prague. Cet épisode est devenu le symbole de la capitulation face à l'agresseur.

Merz a ensuite détaillé sa feuille de route pour éviter qu'une telle situation ne se reproduise : reconnaître la menace, poursuivre l'aide à l'Ukraine sans la remettre en question, renforcer l'unité européenne incluant le Royaume-Uni, préserver l'OTAN et l'alliance occidentale, et renforcer les capacités de défense pour rétablir la dissuasion.

Ces déclarations interviennent alors que l'administration Trump, par l'intermédiaire de ses émissaires, intensifie la pression sur le président ukrainien Volodymyr Zelensky pour qu'il accepte des concessions territoriales dans l'est du pays, une condition exigée par Moscou pour tout accord de paix.

Parallèlement, l'inquiétude grandit en Europe face à un potentiel conflit sécuritaire généralisé avec la Russie dans les années à venir, notamment alors que les États-Unis réduisent leur présence militaire sur le continent et retirent leurs troupes d'Europe de l'Est.

Jeudi, le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, avait lancé un avertissement solennel : "Nombre de pays européens ne saisissent pas l'urgence de la menace russe ; nous sommes la prochaine cible de la Russie. Nous devons nous préparer à une guerre d'une ampleur comparable à celle qu'ont connue nos grands-pères."